Par Zouheir El Kadhi (Dr en économie) Le budget économique de 2013 s'inscrit dans la continuité avec quelques tentatives de rupture. Il résulte plus d'un compromis entre des contraintes que d'un choix traduisant une orientation claire. Dans un contexte de conjoncture incertaine, il serait absurde de préférer le dogme à la reprise économique. Le comité financier et monétaire du Fonds monétaire international, réuni à Tokyo samedi dernier, a souligné que la politique budgétaire doit être «orientée de manière à être aussi favorable que possible à la croissance». Habituellement, l'orientation de la politique économique est dictée par les notes d'orientations décennales auxquelles se greffent les plans quinquennaux et le budget économique annuel. Ce dernier constitue la charpente du budget de l'Etat et donc de la loi de finances. En l'absence de tous ces documents de référence (note d'orientation et plan quinquennal) qui ont toujours servi comme instruments utiles de pilotage de la politique économique, les autorités en place n'ont pas d'autres choix que de naviguer à vue. Ceci a comme conséquence un tâtonnement en matière de politique économique. Il va sans dire qu'il n'est pas étonnant que le budget économique de 2013, comme celui de 2012 d'ailleurs, tente tant bien que mal de donner une certaine orientation à la politique malgré l'absence des indispensables instruments sus-indiqués. Cependant, malgré tout cela, la question qui reste en suspens est celle de la stratégie économique qui va devoir servir le budget économique de 2013. A ce propos, les avis sont assez divergents, avec à la fois une note d'espoir, mais aussi des critiques. La principale critique a trait au fait de présenter un budget économique classique bien que la période que traverse notre économie est loin d'être classique. L'absence de choix des vraies priorités fait de ce budget une occasion manquée pour la reconquête des défis de la révolution. Aucune grande réorientation n'est franchement affichée. Le budget économique de 2013 s'inscrit dans la continuité avec quelques tentatives de rupture. En effet, il résulte plus d'un compromis entre des contraintes que d'un choix traduisant une orientation claire. C'est sans doute pourquoi il ne soulève l'enthousiasme de personne et les critiques de beaucoup. Dans un contexte de conjoncture incertaine, il serait absurde de préférer le dogme à la reprise économique. A cet égard, et comme l'a souligné le comité financier et monétaire du Fonds monétaire international, réuni à Tokyo samedi dernier, la politique budgétaire doit être « orientée de manière à être aussi favorable que possible à la croissance ». Au final, on se retrouve devant un document de budget économique classique. Les priorités soulignées n'ont rien de bien surprenant. Les objectifs prédéfinis restent conditionnés par la réalisation d'un taux de croissance de 4,5%. C'est une hypothèse optimiste qui apparaît aujourd'hui ambitieuse, mais qui n'est pas totalement invraisemblable. Cependant, si la croissance ne repart pas (scénario très probable pour une année électorale), tous les objectifs deviennent incompatibles et le gouvernement va, tôt ou tard, devoir faire le choix entre les promesses d'hier et les réalités d'aujourd'hui. Il n'est pas si certain que demain, l'équation ne devienne pas encore plus complexe.