L'exposition «1Pro Noir», qui a débuté depuis le 9 octobre, s'inscrit dans le cadre de la manifestation « Être noir dans la verte», organisée par El Teatro tout au long de ce mois d'octobre : improvisation plastique et visuelle autour du noir, des noirs ! Cette année, El Teatro a collaboré avec de nouvelles associations et des groupes informels qui militent pour la dignité des citoyens : Adam, Atsm, Ltdh, Femdh, Mnamti et a choisi le thème des minorités, précisément les Noirs. Une exposition richissime et fort alléchante avec au total 70 travaux, regroupant des installations, des sculptures, des portraits, des œuvres mêlant infographie et peinture, des aquarelles, des huiles sur toile, des techniques mixtes ou des photographies... Quant aux artistes participants, il s'agit d'une longue liste, à savoir : Mohamed Guiga, Sadika Keskes, Chiraz Chouchane, Sophia Baraket, Najet Gherissi, Fatma El Ouni, Ymen Berhouma, Kaouther Bahri, Asma Belhassine, Mach, Mohamed Chelbi, Mohsen Jeliti, Nada Hammami, Salma Hajji, Arij Jebali, Rouma Belhiba, Zakaria Chaibi, Karim Kamoun, Veronique Engels, Liloone Golli, Michela Sarti, Ghassen Gherissi, Fatma Amara, Selim Tlili, Selima Tria, Chafik Gaies, Amira Hammami, Leila Selmaoui, Imène Chetwane, Nesrine Elamine, Nadia Dhab, Selim Riveil, Zouhair Ben Amor, Faten Rouissi, Aicha Ben Mustapha, Latifa Labidi, Mona Belhaj, Michel Giliberti, Alya Baccar, Lynda Abdellatif, Zoubeyda Chammari, Leila Shili, Emna Ouni, Arafet El Fhayel, Enis Ben Chaabane, Souha Ben Slama, Nebras Charfi, Alseni Kamara, Lotfi Ghariani, Reem Saad, Sabrina Belkhouja, Othmane Taleb, Ishraf Bou Sabbeh, Hatem Miladi, Leila Rokbani, Hela Ammar, Sofien Ben Youssef. Toute la recherche plastique et le savoir- faire de ces artistes se sont concentrés autour du même sujet, en l'occurrence le Noir. Sur des toiles, des photographies, des gravures ou encore sous forme d'installations, ils nous ont présenté des humains, des visages et des expressions. Des corps d'hommes et de femmes noirs pris dans des espaces pensés, parfois impensables. Ou alors des objets pour dire des idées ou pour symboliser les idées. Les corps, les figures et les anatomies s'électrisent au contact des objets et des signes ; ils s'affrontent, ils s'accordent, dans une sorte de synthèse kaléidoscopique. Certes, l'ensemble des œuvres nous donne à voir des lieux désolés, voire désenchantés, des chemins parfois glissants, souvent tortueux, des cieux bien peu cléments. Il en ressort, néanmoins, une énergie d'espérance. Dans cette exposition, le Noir trône de façon impériale. Couleur chaleureuse, puissante et absolument souveraine, jamais agressive, elle impose sa force et son intensité par des rapports subtils de valeurs que les artistes parviennent à établir en douceur. On se sent enveloppé par la volupté de cette couleur qui révèle certaines facettes de la réalité, de notre culture ou de notre histoire, pas toujours joyeuse. Un amer ressenti s'impose lorsque le spectateur se trouve obligé de confronter l'image de sa société qui exerce encore tout genre de discrimination et pire encore : le racisme contre les siens. Des œuvres réalisées donc sur une multitude de supports, imprégnées d'approches philosophiques et de réflexions poétiques dont le message et le lien communs sont très clairs : préserver la dignité de l'homme et respecter toutes les composantes de la société, en particulier la minorité noire. Avec cette manifestation audacieuse et opportune, on sort du silence, on aborde un sujet tabou et on «crève l'abcès» par la meilleure des façons. Une exposition à voir—absolument— jusqu'à la fin du mois d'octobre !