KOWEIT CITY (Agences) — Les autorités koweïtiennes pourraient faire appel à l'armée pour empêcher une manifestation de l'opposition prévue aujourd'hui dans l'émirat du Golfe où les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte, a rapporté hier un journal local. Le ministère de l'Intérieur va utiliser tous les moyens nécessaires pour «prévenir les manifestations illégales», a rapporté le quotidien Al-Anbaa, citant un responsable des services de sécurité. «L'armée et la Garde nationale peuvent être appelées à la rescousse en cas de besoin pour faire face à toute atteinte à l'ordre public», a déclaré ce responsable, sous couvert d'anonymat. L'opposition a appelé à une manifestation dimanche (aujourd'hui) à Koweït pour protester contre un amendement contesté de la loi électorale, approuvé le 19 octobre par l'émir et qui pourrait, selon elle, favoriser une manipulation des résultats des élections anticipées, convoquées pour le 1er décembre. Les organisateurs ont affirmé que le rassemblement serait pacifique, mais le ministère de l'Intérieur a répété ces derniers jours qu'il empêcherait, même par la force, toute nouvelle manifestation non autorisée. Le 21 octobre, une centaine de protestataires et 11 policiers avaient été blessés dans des heurts à l'occasion de la plus importante manifestation dans l'histoire du pays. Mercredi, la police avait fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène pour disperser des milliers de personnes qui manifestaient pour réclamer la libération d'un chef de l'opposition, Mussallam Al-Barrak, arrêté lundi. Ce dernier a été libéré sous caution jeudi. Le ministère de l'Intérieur a placé toutes ses forces hier en état d'alerte élevé. Des figures de l'opposition ont appelé, vendredi soir, le gouvernement à retirer l'amendement contesté pour désamorcer la crise et réaffirmé leur loyauté à l'émir et à la famille régnante des Al-Sabah.