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Le baiser de Judas
Au-delà de la «fuite» médiatique
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 11 - 2012

Un quotidien israélien et pas des moindres, Yediot Aharonot, vient de publier des révélations relatives à l'assassinat d'Abou Jihad survenu le 16 avril 1988 dans la banlieue nord de Tunis. Nous savons que dans tout message – et l'article en question en est un – il faut souvent prendre en considération le contexte d'émission. Or, il semble que beaucoup de médias et d'analystes se sont penchés sur le contenu de l'article (qui demeure tout de même important) et ont oublié de se poser une question préalable et somme toute évidente: «Pourquoi cet article maintenant ?».
En réalité, il semble que la publication de telles révélations n'est pas fortuite. En apparence, cela permet de faire vivifier le débat constitutionnel et politique en Tunisie concernant «la pénalisation de toute forme de normalisation avec l'entité sioniste». Mais en quoi cela pourrait-il être profitable à Israël, si l'on part du principe que cet article a été publié avec la bénédiction du gouvernement israélien? Bref, que gagne Israël ?
Israël gagne deux choses. Sur le plan symbolique, toute action pénale entreprise contre lui par des plaignants tunisiens constitue une forme indirecte de reconnaissance. Car sur le plan procédural, les plaignants ne devront pas porter plainte contre «l'entité sioniste» (terme politique vague et juridiquement imprécis) mais bien contre l'Etat d'Israël. C'est donc reconnaître implicitement l'existence juridique d'un tel Etat. Est-ce une forme indirecte de normalisation que de poursuivre en justice une entité qu'on considère jusque-là comme étant juridiquement inexistante ? Sommes-nous face à un paradoxe qui ferait sourire les disciples d'un Bertrand Russel ? Mais si nous laissons de côté cette jactance logico-juridique qui intéresse plus les académiciens que les hommes politiques, il s'avère qu'un tel procès (il semble que cela soit le véritable enjeu de l'article paru à Yediot Aharonot) aura des conséquences non négligeables sur l'échiquier politique tunisien. En effet, il semble que l'assassinat d'Abu Jihad ait été «facilité» à l'époque par certaines figures influentes au sein du ministère de l'Intérieur. C'est en tout cas ce que laisse apparaître la plainte déposée par le mouvement Wafa (d'obédience nationaliste) qui accuse non seulement l'Etat d'Israël, mais tous ceux qui l'auraient aidé à commettre le crime ; entendons par là certaines figures sécuritaires de l'ancien régime.
Où se trouve l'intrigue ? Israël veut-il «neutraliser juridiquement» certaines figures influentes qui constituent l'infrastructure cachée et puissante d'un mouvement politique qui dérangerait ses intérêts géopolitiques ? Dans un article précédent intitulé «Comment manipule-t-on les Tunisiens (et le monde arabe) en vue de frapper l'Iran» (voir La Presse du 27 août 2012), nous avons montré qu'un printemps arabe islamiste sunnite serait profitable à Israël. Cela veut dire que l'Etat d'Israël n'a aucun intérêt à voir réussir une véritable transition démocratique dans les pays arabes. Or, une telle transition (puisqu'il s'agit de transition et non de révolution) ne peut se faire sans une certaine polarisation politique entre d'un côté «les jusqu'au-boutistes» et de l'autre certains partis «réformistes» qui ont fait – ou qui sont en train de faire – un deal avec certaines figures influentes de l'ancien régime, comme ce fut le cas dans les expériences de transition démocratique en Europe de l'Est, en Amérique latine ou en Afrique du Sud.
Il s'ensuit que le procès intenté contre l'Etat d'Israël fragilisa par ricochet certains partis «réformistes» tunisiens et leur réseau d'hommes encore influents, cette vieille garde qui détient la clef de la boîte noire sécuritaire et qui sera amenée à sortir de l'ombre pour comparaître en tant que témoin ou, ce qui est fort probable, en tant qu'accusée.
Un baiser de Judas...


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