Le président de la République Moncef Marzouki et le président du parti Ennahdha Rached Ghannouchi recevront en tandem, le 26 novembre à Londres, le Prix du think tank britannique Chatham House, connu sous le nom de l'Institut royal des affaires. Rappelons que le cercle de réflexion londonien décerne, chaque année, une récompense, au nom de la Reine d'Angleterre, «à une personnalité qui a œuvré à l'amélioration des relations internationales». Pour son prix 2012, Chatham House a sélectionné le fondateur du parti islamiste Ennahdha et le président de la République provisoire, «pour les compromis qu'ils ont obtenus au cours de la transition démocratique en Tunisie. Représentant les deux faces d'une même médaille, ils ont ensemble assuré que la Tunisie demeure à la fine pointe de la nouvelle vague démocratique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», justifie l'organisation britannique créée en 1920 à Londres. L'institution se distingue «par ses analyses indépendantes et rigoureuses des questions internationales». Toutefois, le prix octroyé à Rached Ghannouchi a soulevé des protestations de la part d'un collectif de la société civile tunisienne, qui a lancé une pétition en ligne contre l'octroi de cette distinction au chef d'Ennahdha, lui reprochant «de diviser les Tunisiens afin de satisfaire un agenda personnel et idéologique qui n'a rien à voir avec la construction d'une démocratie pérenne dans un pays qui pourrait être un modèle pour la région et au-delà». Les signataires de la pétition au nombre, jusqu'ici, de 1.130 ont demandé au jury de cette institution «de reconsidérer son geste à la lumière de l'évolution de ces derniers mois». Aux côtés de M. Marzouki et R. Ghannouchi, le prix a été également attribué à Archbishop Deng (Soudan), Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI et Jonas Gahr Store, ministre norvégien des Affaires étrangères. La remise du prix aura lieu à Londres lors d'une cérémonie présidée par la Reine d'Angleterre et en présence de personnalité internationales.