Affrontements, hier après-midi, entre les forces de l'ordre et des habitants de la ville Des affrontements se sont déroulés, hier, aux environs de 17h00, entre les forces de sécurité et des habitants, devant le siège du gouvernorat de Siliana et les rues adjacentes, faisant des blessés dans les rangs des citoyens dont certains ont été conduits à l'hôpital. Le secrétaire général de l'Union régionale du travail (URT) de Siliana, Ahmed Chafaï, a indiqué à l'agence TAP que ces affrontements ont eu lieu à la suite de l'utilisation de gaz lacrymogènes et de matraques par les forces de l'ordre, pour disperser les protestataires dans l'enceinte du siège du gouvernorat. A l'origine des protestations, l'agression, mercredi, de la secrétaire générale du syndicat de base des agents et des employés du gouvernorat. Le secrétaire général de l'URT a indiqué que le climat de tension qui sévit dans la ville de Siliana est dû, principalement, à «l'arrivée d'importants renforts sécuritaires qui ont pourchassé des habitants dans les rues». Il a souligné que le mouvement de protestation, observé depuis mercredi, par les agents et les fonctionnaires du gouvernorat, avec le soutien des citoyens de la ville, des syndicalistes et des composantes de la société civile, «était pacifique et réclamait le départ du gouverneur». Il a dénoncé «les pratiques répressives des forces de sécurité contre les habitants de Siliana», appelant «au retrait des forces de sécurité et à faire prévaloir le dialogue». Certains protestataires avaient brisé les vitres de la façade du siège du gouvernorat, en réaction à l'intervention massive des forces de sécurité. Les membres des syndicats de base des gouvernorats de Gafsa et de Kasserine ont rendu publics des communiqués de soutien dans lesquels ils dénoncent l'agression contre la secrétaire générale du Syndicat de base des agents et des employés du gouvernorat de Siliana et font part de leur soutien au mouvement de protestation. Le gouverneur de Siliana, Ahmed Zine Mahjoubi, a réaffirmé, dans une communication téléphonique avec l'agence TAP, que le différend entre deux fonctionnaires du gouvernorat «était une simple altercation verbale autour des questions personnelles qui avait été amplifiée avec l'intervention de l'URT». Il a indiqué qu'un accord a été établi à l'issue d'une réunion avec des membres du syndicat «pour régler administrativement le problème et convoquer éventuellement le conseil de discipline pour examiner la question». Il a ajouté que ‘'le mouvement de protestation des fonctionnaires et des agents qui a été soutenu par l'Union régionale du travail et par certains personnes ayant des antécédents judiciaires, a pour objectif le départ du gouverneur''. Il a précisé que malgré l'intrusion des protestataires dans son bureau, il n'a pas quitté les lieux. ‘'Face à cette situation, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire évacuer les lieux'', a-t-il poursuivi, soulignant que ‘'l'intervention s'est déroulée sans violence alors que les négociations ont échoué''. Le gouverneur a affirmé que ‘'certaines parties ont un comportement antidémocratique et qu'elles veulent changer les responsables par la violence''.