WASHINGTON (Reuters) — La question du soutien de la Syrie au Hezbollah sera au centre des discussions entre le Président Barack Obama et le Premier ministre libanais Saâd Al Hariri lors de leur entrevue demain, a annoncé un responsable américain vendredi. Cette première visite d'Hariri aux Etats-Unis intervient avec en toile de fond les tensions actuelles au Proche-Orient et les efforts américains pour relancer les discussions israélo-palestiniennes. Selon des spécialistes, Obama devrait se montrer encourageant à l'égard de son hôte libanais plutôt que d'exiger de lui des résultats. Hariri dirige un gouvernement dans lequel est représenté le Hezbollah, groupe soutenu par les Syriens et les Iraniens et figurant sur la liste noire des Américains. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a précisé vendredi qu'Obama et Hariri vont discuter "d'un large éventail d'objectifs mutuels concernant la souveraineté et l'indépendance du Liban ainsi que la paix et la sécurité régionales". Les gouvernements libanais et syrien ont exprimé leurs craintes d'une possible attaque de la part d'Israël après que le président Shimon Pérès a accusé Damas de fournir au Hezbollah des missiles Scud dont la portée menacerait Israël. La Syrie a démenti ces accusations. Hariri, lui-même, a rejeté les allégations d'Israël tandis que son gouvernement a reconnu le droit de l'organisation islamiste à conserver les armes qu'elle possède pour dissuader une attaque israélienne. Plusieurs responsables américains ont exprimé leur scepticisme face à ces accusations israéliennes, tout en croyant que la Syrie a fourni des armes au Hezbollah. "Nous nourrissons évidemment de profondes inquiétudes concernant le transfert de missiles au Hezbollah depuis la Syrie vers le Liban", a dit un haut responsable de l'administration Obama devant la presse. Un autre responsable a précisé que Washington pourrait demander à Hariri de poursuivre ses efforts en faveur d'une "paix régionale globale". Le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Michael Williams, signalait vendredi "que les récentes tensions (dans la région) diminuaient". Williams s'est entretenu avec Hariri à Beyrouth et exprimait sa satisfaction de constater que "chaque partie a baissé d'un ton dans les menaces". Obama et Hariri devraient également aborder la question des sanctions que Washington souhaite faire adopter par le Conseil de sécurité contre l'Iran, accusé de poursuivre un programme nucléaire à des fins militaires. Le Liban occupera à partir du 31 mai la présidence tournante du Conseil de sécurité.