L'ambassade du Brésil organise du 5 au 15 décembre 2012, à la Bibliothèque nationale de Tunisie, une exposition intitulée «Délectation de l'étranger envers tout ce qui est étonnant et merveilleux : étude d'un récit bagdadien», basée sur le livre éponyme du Pr Paulo Daniel Elias Farah, qui présente le récit de voyage d'un imam bagdadien au Brésil, en 1865. L'ouverture de l'évènement sera marquée par la conférence du Pr Farah (le mercredi 5 décembre, à 17h00), qui parlera de son livre et évoquera l'influence arabe et musulmane sur la conformation du Brésil, ainsi que les échanges entre ce pays et l'Afrique au cours du XIXe siècle. Le Pr Farah est à présent le directeur général de la bibliothèque et centre de recherche Amérique du Sud-pays arabes (Bibli Aspa). Son livre, publié en 2007, reproduit le récit original de l'imam Abdurrahman Al-Bagdadi tel qu'il apparaît dans son manuscrit en arabe, en plus de sa traduction en portugais et en espagnol, et analyse le contexte historique et culturel du Brésil et du monde arabe à l'époque du voyage. Des copies du manuscrit original, ainsi que des images du Brésil au XIXe siècle seront exposées à cette occasion. Ce récit est un document précieux, qui décrit de façon détaillée, dans un langage poétique, les impressions de l'imam sur les villes et la nature brésiliennes, ainsi que ses contacts avec la communauté musulmane résidant à Rio de Jeneiro, à Salvador et à Recife, à l'époque, constituée principalement d'esclaves et d'Africains affranchis. Ces derniers, en apercevant la présence de l'imam sur un navire ottoman ayant accosté à Rio de Jeneiro par hasard (détourné de sa route par une tempête), l'ont appelé à rester chez eux pour leur apprendre le Coran. De cette décision courageuse—débarquer dans un pays inconnu—est né ce riche témoignage qui constitue, aujourd'hui, le principal récit d'un arabe musulman sur l'Amérique du Sud du XIXe siècle. L'imam est resté au Brésil entre 1865 et 1868.