C'est le récit de la vie d'une famille déchirée, qui souffre d'un grand manque d'amour, d'affection et d'union et qui cherche vainement le bonheur dans l'évasion et le voyage. Il y a dans ce film une réflexion sur la vie et sur le sens de l'existence. Malgré tous ces drames, la vie continue. Bon voyage est le titre du film projeté, mercredi dernier, à la salle du Colisée dans le cadre des Journées du Cinéma Européen. Rélalisé par Margien Rogaar en 2011, ce long métrage relate le périple d'une famille qui s'apprête à partir en voyage pour la France pour les vacances d'été. Le film s'ouvre sur une scène pleine d'enthousiasme et de joie montrant toute la famille,composée des parents et des enfants Jochem, Anouk et la petite Jasmijn en train de préparer les valises pour le départ. Au moment de quitter la maison, le docteur appelle pour annoncer la mauvaise nouvelle à Tin (la mère): son père Bob, qui souffre d'un cancer, va mourir. Suite à cette mauvaise nouvelle, la famille décide d'annuler les vacances et de s'occuper de ce grand-père malade. Dès lors commence une série d'évènements articulés autours de beaux et de mauvais souvenirs, de moments de joie et de tristesse. L'action se passe dans la maison familiale, essentiellement dans la cuisine et dans le jardin,tantôt lieux de convivialité, tantôt de tensions. Le jeu des personnage est bien mis en valeur par une focalisation sur le caractère singulier de chacun d'eux, sur sa réaction face à la maladie du grand-père en particulier et face à la fatalité humaine. La grande sœur, Anouk, une adolescente de 18 ans, froide et sans réaction, révèle une attitude indifférente face à la situation; entre-temps, elle cherche à affirmer sa personnalité dans la société par la conquête des hommes. Le petit garçon Jochem, quant à lui, cherche à nouer de nouvelles relations d'amitié avec ses camarades pour remplacer cette absence d'affection et d'union familiale. La petite Jasmijn, de son côté, incarne, à merveille, le rôle de la fille raisonnable. Malgré son jeune âge, et avec toute innocence, elle pose des questions existentielles et philosophiques qui, tout en intriguant le grand-père, restent, cependant, sans réponses. Ce film est une étude psychologique du caractère humain, ses attitudes, ses pulsions, ses émotions,sa perception de la vie et ses réactions. Chacun de ses personnages extériorise son mal-être à sa façon avec sa propre manière d'observer et de réagir à la vie et à son absurdité. Cela se lit cinématographiquement par les gros plans et la fixation sur les regards et les scènes lentes et figées. Le réalisateur use d' une musique triste qui se fond dans la thématique avec des plans détails sur les traits de visages des protagonistes qui peuvent nous en raconter des histoires.