Les résultats de l'étude entreprise par l'INS afin de revoir et de mettre à jour sa méthodologie de mesure de la pauvreté ont été rendus publics, hier, à Tunis. Cette étude, réalisée avec la collaboration de la Banque africaine de développement et la Banque mondiale et menée en consultation avec un groupe d'experts universitaires, note que le pays a connu une réduction significative de l'incidence de la pauvreté de 2000 à 2010: pour le Grand Tunis, le taux de ceux souffrant d'une pauvreté extrême est passé de 4,3% en 2000 à 1,1% en 2010, pour le Nord-Est de 10,5% à 1,8%, pour le Nord-Ouest de 12,1% à 8,8%, pour le Centre-Est de 6,4% à 1,6%, pour le Centre-Ouest de 25,5% à 14,3%, pour le Sud-Est de 17,5% à 4,9% et pour le Sud-Ouest de 21,7% à 6,4%. Cette réduction significative du taux de pauvreté ne s'est toutefois pas traduite par une diminution des disparités régionales. En effet, le taux de pauvreté a significativement diminué selon le directeur général de l'Institut national des statistiques dans toutes les régions à l'exception du Nord-Ouest, où la baisse du seuil de pauvreté n'est pas statistiquement significative (de 12,1% en 2000 à 8,8% en 2010). De ce point de vue, l'étude montre que les régions du Nord-Ouest, du Sud- Est et du Sud-Ouest sont potentiellement identifiées comme prioritaires. D'ailleurs, les régions du Centre-Ouest et, dans une moindre mesure, le Nord-Ouest connaissent une pauvreté extrême. La situation dans ces deux régions s'est complètement détériorée entre 2000 et 2010. Alors que les régions les plus aisées du pays, à savoir le Grand Tunis et le Centre Est, ont vu leur position relative en termes de pauvreté extrême s'améliorer. L'étude avance également que là où les inégalités entre les régions sont en hausse, les inégalités au sein même d'une région sont en baisse. Cette réduction des inégalités intrarégionales est le résultat de la réduction des inégalités entre les différentes catégories sociales de la même région, notamment celles du Nord-Est, du Centre-Ouest et du Sud-Ouest. L'étude donne à lire de ce fait que l'accroissement des inégalités entre les régions favorise un sentiment d'aliénation qui s'accroît dès lors que les niveaux de vie moyens divergent sensiblement . Une conclusion qui en amène une autre: la répartition du revenu n'a pas aidé à réduire davantage la pauvreté et la réduction des inégalités globales a diminué grâce à la baisse des inégalités au sein des régions et non pas entre les régions. Force est de constater que l'inégalité entre les régions a augmenté de 11,8% en 2000 à 13% en 2010. Alors que l'inégalité intrarégionale a baissé de 53,3% en 2000 à 50,9% en 2010, selon une étude axée sur les pauvres. Sachant que la Tunisie a besoin de 7 mille milliards de nos millimes annuellement pour éradiquer la pauvreté.