Le ministre de l'industrie, Mohamed Chakhari, a démenti que son département ait délivré des permis à des sociétés pour extraire le gaz de schiste en Tunisie, dont les potentialités sont estimées à 500 milliards de mètres cubes. Il a pourtant ajouté hier lors d'une séance d'audience organisée par la commission chargée de l'énergie au sein de l'ANC, réservée à l'examen de la viabilité de l'exploitation du gaz de schiste, que «ce choix est stratégique pour la Tunisie, qui a enregistré en 2012 un déficit énergétique de l'ordre de 1,75 million de tep». Ce déficit va s'aggraver encore en 2030, a-t-il poursuivi. Le directeur général de l'énergie Rachid Ben Dali a indiqué que «le ministère de tutelle considère que la question de l'investissement dans l'exploration du gaz de schiste nécessite une profonde réflexion sur l'avenir des stations énergétiques exploitant le gaz pour la production de l'électricité». La majorité des membres de la Commission de l'énergie ont plaidé pour cette démarche, mais à des conditions. Ils recommandent, avant la consultation des experts dans le secteur de l'énergie, l'approfondissement des études spécifiques concernant les éventuels impacts d'un tel projet, la promotion des énergies conventionnelles, l'investissement dans les énergies renouvelables et la réforme du secteur énergétique en général. La ministre de l'Environnement, Mme Mamia El Banna, a souligné, de son côté, que «le département de l'environnement se penche actuellement sur l'élaboration de plusieurs études relatives à ce genre de projets, en l'occurrence l'étude sur les effets environnementaux», insistant sur l'impératif de mener une consultation élargie dans ce domaine. A noter qu'une étude publiée par la Direction américaine de l'énergie a fait savoir que «les réserves de la Tunisie en gaz de schiste sont estimées à environ 500 milliards de m3 et que celles-ci peuvent être exploitées pendant 80 années». La même étude a fait savoir que l'extraction de ces réserves permettra d'employer un nombre important de travailleurs et de créer une dynamique économique au sein du pays. Quelques membres de la Commission de l'énergie ont évoqué des rapports qui disent que les puits d'extraction du gaz de schiste sont basés sur la technique de la fracturation hydraulique des pierres, laquelle nécessite des grandes quantités d'eau, ainsi qu'un recours à des produits chimiques, nocifs pour l'environnement.