Efficacité et inconstance : défauts majeurs du ST en ce moment. «Il y a certainement des jours sans où le ballon ne veut pas rentrer», c'est ainsi que Ghazi Ghraïri justifie l'incapacité de son équipe à gagner après quatre matches sans victoire. L'entraîneur stadiste prend aujourd'hui la mesure du malaise, mais il n'est pas censé ignorer que derrière une question de résultat, il y a d'autres insuffisances. Le Stade a beau dominer son adversaire du jour, rien à l'arrivée. Après six journées, elle fait face à un sérieux problème d'attaque et d'efficacité offensive. «Nous avons dominé la majeure partie du match. Nous sommes parvenus à créer beaucoup d'occasions de buts, mais la concrétisation a fait défaut. On n'a pas le droit de tomber dans un tel gâchis. Là je m'adresse spécialement aux joueurs qui n'ont rien prouvé jusqu'ici et qui continuent à passer inaperçus, alors qu'ils devaient jouer un rôle beaucoup plus important. A l'entraînement, ça se passe autrement. Le rendement de certains joueurs est trompeur. Je ne comprends pas pourquoi ils n'affichent pas la même forme lors des matches. Au train où vont les choses, l'équipe est appelée à se ressaisir le plus tôt possible. Avant qu'il ne soit trop tard...», avertit Ghazi Ghraïri. Il faudra peut-être encore du temps pour que l'équipe stadiste se relève de cette forfaiture. La dernière prestation contre le CSHL a d'ailleurs montré l'ampleur du mal: il n'y a pas de joueurs décisifs capables de forcer la décision quand il le faut et là où il le faut. Nous avons encore peine à croire que tout cela ait pu se produire en dépit des renforts octroyés au prix fort. Suivez son regard... L'entraîneur stadiste n'a pas cité de noms. Il est vrai aussi que ce n'est pas aussi simple de distinguer le bon grain de l'ivraie. Mais, il n'est pas difficile de deviner à qui il pourrait faire allusion. Il y a lieu d'abord d'évaluer le rendement des joueurs recrutés. Orok n'a point marqué depuis le début de la saison. Haythem Ben Salem ne fournit pas toujours le rendement escompté, même s'il continue à être aligné en cours de jeu. Le même constat concerne les jeunes joueurs qui se sont mis en évidence lors des deux premières journées et qui se sont montrés incapables de rester sur la même lancée. Enfin, certains ne justifient pas toujours leur présence, surtout dans la formation type. Alors, vivement le mercato, à condition que les recrutements soient cependant ciblés et puissent répondre aux véritables besoins de l'équipe. Les dernières prestations du Stade pourraient obliger Ghraïri à passer l'éponge sur la valeur de tel ou tel joueur, à revoir aussi les choix tactiques. Ce qu'il est plus que jamais prêt aujourd'hui de faire. Il sait que le football qu'il ne cessait de préconiser depuis son arrivée au ST a été mis ces derniers temps entre parenthèses. «Il ne suffit pas d'être bon à son poste, il faut aussi l'être à tous les autres à cause de tous les mouvements, de toutes les permutations. L'équipe doit être une mécanique toujours en mouvement, en parfaite complémentarité», précise encore l'entraîneur stadiste qui ne s'embarrasse ni de sentiments, ni d'artifices, et veut aller à l'essentiel. Son tempérament d'entraîneur averti s'écarte peu de la discipline, du rationnel et de la méthode, mais sa réussite tarde encore à venir. «Je sais que le parcours de tout entraîneur est tributaire des résultats, mais surtout de ses propres joueurs qui sont capables de déterminer son avenir dans tel ou tel club». En attendant, il vit avec ses convictions, qu'il n'arrive pas cependant à faire partager pleinement avec les Stadistes. Il lui reste toujours à mettre en application tout ce que le football lui avait appris. Tout en espérant que cela tienne un jour ou l'autre la route...