Le dernier mot revient à Hamdi Meddeb qui n'a pas encore fait part de ses véritables intentions Jamais Nabil Maâloul n'a été aussi contesté que ces dernières semaines. Ce n'est un secret pour personne : les choses ne sont plus ce qu'elles étaient au Parc B depuis la perte du titre continental, et les déclarations d'après-match de l'entraîneur ne passent plus auprès des fans du club. Si depuis la défaite contre Al Ahly, on se contentait de critiquer dans les coulisses les choix du «Head coach», les supporters n'hésitent plus à le faire publiquement depuis la défaite au derby. Une défaite qui semble être la goutte qui a fait déborder le vase. La semaine dernière, la situation a dérapé à deux reprises aux entraînements. Une première fois, le mardi, lorsque l'entraîneur a été pris à partie par des supporters enragés. Tout laissait croire que c'était une réaction normale après la défaite au derby, d'autant que l'ambiance s'est calmée le lendemain. Cependant, une bande de supporters est revenue à la charge, jeudi. La situation a tellement dégénéré que l'entraîneur a été contraint d'arrêter la séance d'entraînement. Zouaghi, Ragued et les autres... Ce qu'on reproche à l'entraîneur de l'Espérance, c'est le choix même de ses recrutements. Des choix à orientation défensive qui ont été mis à nu en finale de la Ligue des champions. Samedi encore, la traversée du terrain de Nabil Maâloul pour rejoindre les vestiaires n'a pas été un long fleuve tranquille. Les supporters s'en sont encore une fois pris à lui, y compris ceux confortablement installés dans la tribune d'honneur: «Tes erreurs ont été couvertes par N'djeng et Msakni. Maintenant ils sont partis», crie un fan à la sortie de la tribune. Un autre lui lance : «Trop de milieux défensifs. A quoi ça sert Ragued et Zouaghi?» Une source proche du club nous a confié que les débordements survenus jeudi dernier ne peuvent être spontanés. En d'autres termes, une frange au sein du bureau directeur et du cercle rapproché du club est persuadée plus que jamais qu'il est temps que l'entraîneur fasse ses valises. «J'y suis, j'y reste!» Malgré l'échange de noms d'oiseaux qu'il a eu avec les supporters après le coup de sifflet final du match face à l'ASM, Maâloul a tenu désespérément à paraître dans une position de décideur : «L'Espérance ne peut pas limoger Nabil Maâloul. Si j'estime que je ne pourrai plus donner le plus escompté, je partirai de mon plein gré», répond-il à la question relative à son avenir au sein du club. Et quand on insiste, ses réponses sont moins affirmatives : «Il y a des journalistes qui évoquent mon départ dans leurs articles, des fans qui réclament mon départ. Pour ma part, j'ai préparé mon programme de travail pour la trêve. Malheureusement, je ne pourrai pas compter sur la totalité de mon effectif à cause des engagements des internationaux», a-t-il également déclaré. Le visage pâle, l'entraîneur espérantiste a laissé entendre, sans le dire clairement, qu'il sentait que quelque chose se trame contre lui. Lui qui veut toujours demeurer maître de son destin, tout contrôler et, surtout, sortir par la grande porte. Il a parlé de l'avenir proche de l'équipe en déclarant qu'avec Jouini et Akaïchi, l'équipe peut désormais jouer avec deux attaquants de pointe. Dimanche sur les ondes de Shems FM, il s'est également projeté dans l'avenir en évoquant les départs de Boughanmi et Ayari. Mais tout le monde sait que le vrai maître à bord à l'Espérance est le président du club qui, malheureusement, fait un peu trop dans la discrétion. La question est la suivante : que pense Hamdi Meddeb de tout cela ou, plus précisément, quand va-t-il se décider à briser le silence? Il est apparu plutôt décontracté samedi dernier, malgré la piètre prestation de son équipe. Une chose est sûre : le président de l'Espérance a sa petite idée sur le nom du technicien à qui il confiera les destinées de l'équipe. Il est temps que le premier responsable de l'EST sorte de son silence et mette les points sur les «i». La situation est assez tendue comme ça et risque de dégénérer de nouveau comme ce fut le cas la semaine dernière.