Appel aux élites tunisiennes à l'étranger pour s'impliquer dans l'œuvre nationale de développement La conférence nationale sur la politique migratoire de la Tunisie a appelé hier à la mise en place de mécanismes de protection des émigrés et à la lutte contre toute forme de trafic d'êtres humains. «Il est impératif de faire la lumière et de sensibiliser les citoyens aux dangers du trafic d'êtres humains afin qu'ils se positionnent comme partenaires actifs dans la lutte contre ce phénomène», ont affirmé les participants à la conférence nationale sur la politique migratoire de la Tunisie organisée à Tunis les 26 et 27 décembre. La conférence, qui sera suivie l'été prochain par une large conférence consultative avec la participation d'associations tunisiennes à l'étranger, a aussi appelé à l'adoption de conventions bilatérales interdisant le trafic d'êtres humains et permettant de préserver les droits des personnes victimes de ce type d'activité. Ils ont aussi recommandé la ratification de la convention internationale de protection des travailleurs à l'étranger et leurs familles. L'accélération de la mise en place d'un observatoire national de migration et d'une agence tunisienne de migration figurent aussi parmi les plus importantes recommandations de cette conférence qui souligne la nécessité d'accorder un plus grand intérêt aux aspects sécuritaires et juridiques de la migration et d'associer à cet effort les structures gouvernementales concernées et les associations de Tunisiens à l'étranger. La conférence a aussi recommandé d'encourager la communauté tunisienne à l'étranger à investir dans des secteurs à haute valeur ajoutée et à forte employabilité. Un appel a été lancé en vue de concevoir de nouveaux mécanismes de financement et de mobilisation de l'épargne des Tunisiens à l'étranger à l'instar de l'ouverture de la souscription nationale dans les sociétés confisquées ou encore la participation à la bourse. Il s'agit aussi d'assurer une plus forte flexibilité dans l'accès au dispositif de transferts financiers et de comptes utilisant le dinar convertible et les devises étrangères. D'autre part, Le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia a lancé à Tunis un appel pressant aux élites, compétences et aux hommes d'affaires Tunisiens résidant à l'étranger pour établir des liens avec les entreprises tunisiennes et contribuer de manière agissante au développement du pays. «Il est impératif de mettre en place des mécanismes et programmes efficients pour assurer une participation efficace des Tunisiens résidant à l'étranger au développement du pays et pour tirer profit de leur expérience et des positions qu'ils occupent à l'étranger au service de l'intérêt suprême de la Nation», a soutenu M. Zaouia, à la clôture de la conférence. Le dossier de l'émigration et de la communauté tunisienne à l'étranger avait été, selon M. Zaouia, «instrumentalisé et a été traité de manière hégémonique en l'absence de toute stratégie claire, d'une vision objective ou d'une approche globale du dossier», a-t-il dit. «Nous sommes attachés aujourd'hui après la révolution à relier le dossier de l'émigration à celui du développement régional», a encore soutenu le ministre des Affaires sociales, appelant à une révision de la notion de partenariat avec les pays d'accueil et particulièrement les pays européens et à asseoir une coopération véritable qui tienne compte des intérêts des deux parties, a-t-il expliqué. M. Zaouia a encore dit que le défi qui se pose aujourd'hui est l'instauration d'un dispositif de prise en charge globale et innovante des Tunisiens résidant à l'étranger «loin de toute instrumentalisation politique tout en préservant les intérêts de la communauté tunisienne à l'étranger, sa fierté et son identité culturelle», a-t-il encore soutenu.