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Une année « de première... »
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 12 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Comment qualifier cette année 2012 qui s'achève, telle qu'elle a été vécue par les Tunisiens ? Une année «de première main», pas «importée», pas «d'occasion» ? Une année «de première classe», «de première catégorie» ? Rien n'est moins sûr. On pourrait plutôt dire que ce fut une année de «premières visions», de «premières auditions», de «premiers événements». Car ce fut réellement une année de «premières».
D'abord avec une Assemblée nationale constituante, «librement» élue, qui devait doter le pays d'une nouvelle Constitution dans un délai ne dépassant pas l'année. Hélas, il n'en fut rien et les projets de textes seront discutés l'an prochain. Le non-respect d'une échéance de la part d'une institution gardienne de la légitimité et de la légalité est une «première». Les élections ayant donné une majorité relative à un mouvement islamiste, l'Assemblée s'est dotée d'une majorité absolue grâce à une alliance contre nature avec deux partis aux conceptions et principes diamétralement opposés à ceux des islamistes. Une autre «première». Forte de cette majorité, devenue automatique, l'ANC s'est accaparée tous les pouvoirs, oubliant sa seule raison d'être, à savoir élaborer une Loi fondamentale, pour agir comme un Parlement, élu pour une longue période.
Cette Constituante a désigné un président de la République, ce qui est une autre «première», d'autant que ce Président ne jouit d'aucun pouvoir significatif ni de prérogatives importantes. Cela ne l'a pas empêché de gesticuler, de faire des promesses, de multiplier les déplacements, surtout à l'étranger, sans résultat notable. Il a, certes, chassé un ambassadeur qui n'était plus à son poste depuis des mois, et a limogé un gouverneur de la Banque centrale par dépit, sans raison valable ; mais il s'est fait humilier à plusieurs reprises, notamment par le rejet du budget initial de sa présidence. Ce qui est aussi une autre «première», habituellement le budget de la Présidence étant adopté sans aucune discussion. La même Assemblée a aussi désigné un gouvernement essentiellement composé de membres de cette Troïka. Lequel, qui devait juste expédier les affaires courantes et urgentes en attendant le nouveau Destour, s'est octroyé tous les pouvoirs jusqu'à supplanter la Constituante, seule institution légitime. Et qu'en a-t-il fait ? Aucune réalisation notable satisfaisant les objectifs de la révolution. La population, dans toutes les régions, notamment celles de l'intérieur, ne cesse de revendiquer qu'on s'occupe de ses véritables problèmes, le gouvernement et surtout le mouvement Ennahdha se consacrant à se consolider au pouvoir.
Des phénomènes inconnus jusqu'ici, dans la pacifique Tunisie, sont apparus amenant avec eux la violence politique sous toutes ses formes. D'abord les salafistes, dont l'accoutrement fait de longues barbes noires, de kamis et de nikabs, ainsi que le comportement violent, n'ont rien de tunisiens. Ceux-là sont «les enfants» du gourou nahdhaoui et protégés par le mouvement islamiste. Puis ces prédicateurs tunisiens et venus de l'étranger et de l'ère des cavernes qui viennent semer la discorde, appelant à l'excision des femmes, à la polygamie, à la pédophilie, et au meurtre des «mécréants», c'est-à-dire ceux qui ont d'autres idées que les leurs. Et ces comités autoproclamés «protecteurs de la Révolution», protégés par le mouvement nahdhaoui, qui pratiquent et développent la violence contre tous les partis ou personnalités opposés aux islamistes. Cette violence a fait beaucoup de dégâts et de victimes en toute impunité pour leurs auteurs. On se rappellera les événements du 9 avril, ceux de l'attaque contre l'ambassade américaine, ceux de Tataouine où il y a eu mort d'homme, et ceux commis contre l'Ugtt et, tout récemment, ceux de Djerba contre le parti Nida Tounès. Le ministère de l'Intérieur a été complaisant avec ces milices mais agressif et intransigeant contre les manifestations des opposants où des journalistes, des hommes de culture, des personnalités de la société civile ont été agressés physiquement ou celles de populations revendicatrices comme à Siliana où on n'a pas hésité à tirer à la chevrotine, faisant des dizaines de blessés, certains ayant partiellement perdu la vue.
Faut-il aussi évoquer le niveau des supposés débats sur les médias et à l'Assemblée ? Des débats qui ressemblent à des combats de coqs, où les insultes, les diffamations, les accusations fusent, prenant le pas sur les idées. Et le comble c'est que les auteurs sont des élus, des ministres, des responsables. Faut-il rappeler l'affaire du drapeau tunisien dans une faculté ? Ou alors du comportement du Premier ministre tunisien qui, voulant féliciter le Qatar pour sa fête nationale, n'a pas trouvé mieux que de se draper du drapeau de ce pays, oubliant le sien ? Ne parlons pas des propos, jugements, affirmations ou propositions saugrenues émanant des uns et des autres. Comme cet imam qui décide que soutenir la centrale syndicale dans son droit de grève est «péché» (haram) et qui décrète que fêter la fin d'année (qui n'est pas chrétienne mais universelle) est également «péché».
N'oubliant pas toutefois de présenter nos meilleurs vœux au peuple tunisien. Souhaitons-lui que cette année de «première» soit la «dernière» du genre.


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