Insertion sociale à travers le sport, considéré aussi comme outil de développement : telle est l'approche tunisienne La Tunisie fête, aujourd'hui, à l'instar de tous les pays du continent, la journée de l'Afrique, placée cette année sur le thème : "La conservation de la paix et son maintien en Afrique, à travers le sport". On a eu recours au sport pour tenter d'apaiser les tensions engendrées par des facteurs sociaux et, de surcroît, politiques. Cette initiative est venue à point nommé au moment où le continent s'apprête, pour la première fois de son histoire, à accueillir en Afrique du Sud, la plus prestigieuse des manifestations. La Coupe du monde s'invite sur nos terres, un mois durant. A partir du 11 juin, tous les regards du monde seront braqués sur l'Afrique. De tels événements, à l'instar de la Coupe du monde de football, dépassent leur cadre sportif pour apporter un certain bien-être. Car si nous sommes capables, en tant qu'Africains, d'organiser la plus prestigieuse des compétitions, c'est que nous sommes en mesure de vivre dans la paix et la sécurité. En organisant à trois reprises la CAN de football, en 1965,1994 puis en 2004, outre le championnat du monde de handball en 2005, sans oublier les Jeux méditerranéens de 1967 et 2001, la Tunisie a d'ores et déjà montré la voie. En réussissant à organiser toutes ces manifestations qui se sont déroulées sans incidents, dans la paix et la sécurité, c'est le regard sur le Sud que notre pays a contribué à changer. Le facteur de la sécurité Organiser une CAN ou un Mondial de handball, c'est créer des emplois indirects et directs. C'est aussi un saut qualificatif volet infrastructure. Ce qu'a entrepris la Tunisie en 1965, 1967, 1994, puis en 2001, 2004 et 2005, c'était à chaque fois, un signal fort envers toutes les autres nations africaines. C'était de dire qu'on avait l'aptitude d'accueillir sur nos terres les plus prestigieuses des manifestations, que ce soit à l'échelle régionale, comme ce fut le cas pour les Jeux méditerranéens ou encore en 2005 lorsque nous avons accueilli le Mondial de handball. Car s'il y a un facteur essentiel qu'on tient en compte lorsqu'une instance sportive internationale accorde à un pays l'organisation d'un événement, c'est le paramètre de la sécurité. La Tunisie a déjà fait ses preuves et nous ne doutons guère que l'Afrique du Sud en fera autant à l'occasions de la Coupe du monde de football. Une journée pour réfléchir En réclamant en 2009, lors du sommet de Tripoli, 2010 l'année de la paix et de la sécurité en Afrique, l'Union africaine a invité les peuples du continent à réfléchir sur cette question essentielle pour le développement. En ce 25 mai, on s'est donné une journée de réflexion. Vivre en paix quand on est citoyen africain, c'est possible. Réduire l'écart entre les ghettos et les quartiers aisés des centre-villes passe aussi par la pratique sportive. Combien de footballeurs africains de renom et qui font aujourd'hui le bonheur des plus prestigieux clubs européens, sont nés et ont grandi dans des ghettos. C'est dire que le talent y est en dépit des conditions désastreuses que vivent bon nombre d'enfants africains. Croire à la jeunesse, c'est se doter d'un avenir meilleur. En croyant en ses jeunes, la Tunisie leur a offert les conditions nécessaires pour réussir. En conséquence et dans bon nombre de domaines, particulièrement le sport, le résultat ne s'est pas fait attendre. En témoignent les consécrations de Mellouli et consorts. Le sport, vecteur d'insertion sociale Quand notre pays a misé sur les jeunes, il a aussi pris en considération les personnes à besoin spécifique. Là aussi, on s'est servi du sport comme outil d'insertion sociale. Cela a permis de changer le regard de l'opinion publique sur le handicapé qui, désormais, tout comme le valide, est en mesure d'exceller à l'échelle mondiale, monter sur le podium et, de surcroît, ramener des médailles au pays. Car pour parvenir à la paix sociale, il faut toucher les souches les plus démunies. Etre en paix avec soi-même permet de s'intégrer et de vivre en harmonie avec les autres. Le rapprochement entre les citoyens d'un même peuple est une étape essentielle pour le rapprochement avec les autres peuples.