Le débat engagé dans le cadre de la 2e édition des Entretiens de la Méditerranée a été axé sur l'impératif d'accélérer le rythme de construction de l'espace de codéveloppement euroméditerranéen et d'exploiter au mieux les potentiels de complémentarité que recèle cette zone. Il s'agit plutôt d'une complémentarité d'ordre démographique, de dotations naturelles et économiques. L'Europe, dont la population est vieillissante, avec pour corollaire une baisse de son potentiel de croissance économique, gagnerait à s'ouvrir à la rive sud et est de la Méditerranée où le nombre de jeunes, de surcroît plus qualifiés, qui entrent sur le marché de l'emploi ne cesse de croître. Selon les projections, ce chiffre devrait représenter environ 40% de la population active de la rive sud et est de la Méditerranée en 2030. La complémentarité de dotation de ressources naturelles, disposition naturelle en ressources renouvelables d'énergie des pays Sud et Est de la Méditerranée et terres arables et ressources en eau relativement abondantes pour l'Europe, plaide également en faveur d'une plus grande intégration euroméditerranéenne. ''Tout ce qui manque au Sud, on le trouve au Nord'', a souligné dans ce cadre Mme Elisabeth Guigou, députée et ancienne ministre française de la Justice. Elle a relevé que l'intégration euroméditerranéenne constitue une urgente nécessité, voire la plus grande œuvre géopolitique du XXIe siècle, d'autant que la crise financière internationale a favorisé l'émergence d'une nouvelle cartographie mondiale des critères de compétitivité économique. L'Europe et les pays de la rive sud et est de la Méditerranée n'ont pas d'autres choix que de se grouper, afin de se doter de la taille requise pour faire face à la recrudescence de la concurrence des grands pôles régionaux, notamment américains et asiatiques, a-t- elle ajouté. Pour sa part, M. Jean-Louis Guigou, délégué général de l'Institut de prospection économique du monde méditerranéen (Pemed), a mis l'accent sur le rôle des chefs d'entreprise des deux rives dans l'édification de cet ensemble régional, à travers l'échange d'expertises entre les promoteurs nord et sud-méditerranéens et la consolidation de la coopération entre l'université et les différents acteurs économiques, plus particulièrement les entreprises.