Lors d'une manifestation organisée par des individus dans les quartiers d'El Mansourah et sur la route de Haffouz, lundi dernier vers 18h30, le P.-d.g. de la radio régionale Sabra FM, Amor Nagazi, et un journaliste qui l'accompagnait, Montacer Farrah, ont été agressés verbalement et physiquement par des individus se réclamant de la Ligue de protection de la révolution qui reprochent à la radio son manque d'objectivité, sa propagande partisane et sa partialité. Toutes ces attaques gratuites ont encouragé des délinquants qui assistaient à la scène de leur voler leur caméra. Très choquées et malmenées, les deux victimes se sont réfugiées dans un café, puis ont été conduits à l'hôpital pour des examens, sans comprendre le comportement lamentable de ces individus, surtout que Sabra FM est de plus en plus écoutée grâce à la présence d'animateurs et de journalistes compétents, sérieux et qui font leur travail comme l'exige la déontologie de la profession. Il est grand temps d'arrêter ce genre de dérapage et d'attaques perpétrés contre l'intégrité physique et morale des hommes des médias. Notons que ces mouvements de protestation ont réuni beaucoup de jeunes dont certains n'ont pas hésité à bloquer les routes, à arracher des arbres d'ornement, à brûler des pneus, à attaquer les automobilistes, à jeter des pierres sur les commerces et à voler des postes de télévision d'une boutiques d'appareils électroménagers. Ils ont même essayé d'incendier un poste de police et un poste de la Garde nationale. Quant à leurs revendications, elles n'étaient pas très claires à part un seul slogan : «Le peuple veut faire tomber le gouvernement». Devant tout ce chaos, toutes les boutiques et même les pharmacies ont fermé leurs portes. Et il a fallu l'intervention d'unités de la police et de l'armée avec l'utilisation de gaz lacrymogènes pour disperser ces jeunes déchaînés dont certains, m'ont-ils confié, avaient participé à ce mouvement de protestation parce qu'ils avaient vu sur Facebook des commentaires reprochant à Kairouan d'être trop calme et de ne pas se montrer rebelle comme les autres régions du pays. Une chose est sûre, c'est que c'est un mouvement qui n'a pas été du tout encadré, puisque personne n'a parlé de développement à promouvoir dans la région.