Le parti La Tunisie en avant, dirigé par Abid Briki, a publié, mercredi 20 août 2025, un communiqué en soutien au président vénézuélien Nicolás Maduro. Le texte dénonce l'impérialisme américain, fustige Donald Trump, et affirme la solidarité du parti avec la "révolution bolivarienne" face aux menaces de Washington. Mais sur les réseaux sociaux tunisiens, cette envolée militante a surtout suscité des réactions sarcastiques. Pour beaucoup, le parti et son secrétaire général, qui s'enflamment pour des causes à l'étranger, ne donnent pas le même exemple sur le terrain local. Le militantisme "sans risque" à l'international contraste avec le soutien implicite qu'ils ont apporté aux mesures du 25-Juillet en Tunisie, qui ont restreint les libertés et entraîné des emprisonnements.
Le journaliste, Jarray Samir résume le sentiment de plusieurs internautes : « Quand on est profond, internationaliste et de gauche intercontinental, on oublie ses soucis alors qu'on est dans la m*… et on s'occupe de la révolution bolivarienne. »
La journaliste, Monia Arfaoui ironise sur la « grande contribution à l'humanité » du secrétaire général : « Grâce à Dieu, nous avons Abid Briki… il a accompli son devoir envers le Venezuela et dénoncé l'attaque impérialiste… l'humanité tout entière attend vos exploits historiques ». Le célèbre blogueur, Mehrez Belhassen a rebondi avec humour : « Voyons le côté positif : au moins, nous savons maintenant où se fournit le parti d'Abid Briki… #LaBlancheVénézuélienne #ProduitPrime #AllezMaduro ». Même l'ancien ministre, Mohamed Hamdi s'est fendu d'une remarque piquante : « Vous voyez, vous pouvez bien soutenir la gauche vénézuélienne, et si vous avez un peu de temps libre, condamner l'impérialisme… personne ne vous en empêche ». Au final, l'épisode illustre un paradoxe bien connu en politique tunisienne : plus les causes sont lointaines, plus l'indignation est ardente. Sur le Venezuela, Abid Briki s'érige en champion de la révolution ; sur la Tunisie, il reste étrangement discret quand les libertés reculent. Un internationalisme sans frontières… sauf quand il s'agit de défendre les siens.