Deux nouveaux projets d'extraction et de transformation de phosphate et dérivés à Sra-Ouertane et à Nefta-Tozeur Les ressources naturelles locales, comme le phosphate, constituent un atout pour la Tunisie qui cherche à augmenter ses exportations vers différents pays du monde. Le phosphate est extrait à partir d'un gisement et nécessite un certain traitement avant de le commercialiser. Notre pays a acquis, depuis plusieurs années, une réputation mondiale en matière de phosphate qui est sollicité par des partenaires étrangers sur la base de contrats d'exportation. La région de Gafsa avec son bassin minier est le site le plus connu par la production du phosphate. Déjà, le phosphate tunisien et ses dérivés sont commercialisés dans une quarantaine de pays. De nouveaux projets à Sra-Ouertane (gouvernorat du Kef) et à Tozeur vont bientôt renforcer l'offre grâce à l'entrée en production de nouveaux gisements, ce qui devrait augmenter les ventes et donc améliorer les recettes en devises. Respect de l'aspect environnement Le gisement de Sra-Ouertane —situé dans la région du Ksour— est considéré d'ailleurs comme un projet exemplaire d'extraction, de transformation et d'exploitation du phosphate. Le gisement en question contient près de 5 milliards de tonnes de minerais phosphatés, dont la teneur moyenne en P2O5 (matière transformée en acide phosphorique et en engrais) est de 14%. Il sera bientôt opérationnel avec une mise en concession de 25%. Dans le cadre de ce projet, il sera procédé à la création de deux sociétés, l'une est minière, alors que l'autre est chimique. Avec son entrée en production, l'extraction et la flottation concerneront chaque année près de 4 millions de tonnes de phosphate marchand. Les quantités de la matière P2O5 à transformer annuellement sous forme d'acide phosphorique et engrais seront de 1 million de tonnes. Pour assurer la bonne marche du projet, des équipements et une infrastructure sont prévus, comme la mise en place de la voie ferrée, le site portuaire en plus de l'adduction d'eau, l'alimentation électrique, la décharge pour le phosphogypse, les équipements utilitaires et de stockage. Le coût de l'investissement est estimé à 3 milliards de dollars ou 2,1 milliards d'euros. Quant à la mine de phosphate située dans le gouvernorat de Tozeur, les activités consistent aussi en l'extraction, l'exploitation et la transformation de la mine de Nefta-Tozeur. D'un coût de 780 millions d'euros, soit environ 1.500 millions de dinars tunisiens, le projet va permettre de renforcer la production de phosphate et de créer de nouveaux postes d'emploi. L'état d'avancement du projet montre que l'étude technique d'exploitation de phosphate du Djerid est sur le point d'être achevée. Le souci est d'assurer un développement intégré de la région tout en respectant l'aspect environnemental. Autrement dit, le site ne doit pas être pollué par les déchets de cette activité d'autant plus que les zones de proximité sont à caractère touristique et agricole. D'où la nécessité d'installer les unités de transformation loin des agglomérations et des zones d'habitation. A la faveur de ces deux gisements, les régions concernées pourraient connaître un développement appréciable, surtout si une partie des revenus est utilisée pour consolider l'infrastructure et installer les équipements collectifs et les commodités. L'emploi des jeunes dans ces projets grandioses permettrait également d'améliorer les conditions de vie et d'assurer le rayonnement économique escompté.