Le prince héritier du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani se trouvait parmi nous il y a quelques jours. Cinq mémorandums d'entente on été signés avec la Tunisie en marge de sa visite. Y figurent deux mémorandums relatifs à la coopération dans le domaine du raffinage pétrolier (Raffinerie de Skhira gouvernorat de Sfax) entre la Compagnie pétrolière du Qatar et le Gouvernement tunisien et surtout au projet de phosphate de Sra-Ouertane. L'ensemble de ces conventions présentent une valeur de 7 milliards de dollars. Aucun détail n'est avancé par le gouvernement qui pousse la discrétion jusqu'à nous cacher la façon avec laquelle ont été conclus les deux projets relatifs à la raffinerie de la Skhira et le gisement de Sra-Ouertane. L'Assemblée Nationale constituante semble pour sa part ignorée et aucune de ces conventions n'a été soumise aux députés de la nation. C'est dire que malgré l'importance énergétique à la fois sociale mais surtout économique de ces deux projets, le gouvernement semble faire fi les règles de transparences et de bonne gouvernance en attribuant ces deux projets totalement ou même partiellement aux Qataris. Non par ce que nos associés sont comme par exemple des Qataris, mais ces deux projets devraient passer par l'Assemblée Constituante vue leurs importance économique et sociale.
D'ailleurs, un appel d'offres international a été lancé en 2008-2009, pour l'exploitation du gisement de Sra-Ouertane. Seuls 25% du gisement étaient mis en concession, soit l'équivalent de l'extradition et la flottation d'environ 4 millions de tonnes de phosphate marchand annuellement. Cela permettrait la transformation d'un million de tonnes P2O5, sous forme d'engrais et d'acide phosphorique. Ce même appel d'offre prévoit dans une clause obligatoire la création d'une société minière qui prendrait en charge l'extradition et la flottaison du minerai. Toujours selon cette même clause, une autre société chimique devrait être créée pour prendre en charge le processus de transformation des phosphates en acide phosphorique. Le projet devrait aussi comprendre l'installation de l'infrastructure nécessaire à l'instar des lignes ferroviaires, routes, électricité gaz, eau etc.... Dans l'ensemble, le projet est valorisé à quelques trois milliards de dollars. Ces clauses déjà dictées par l'ancien régime manquent, de l'avis des spécialistes des garanties pour la Tunisie pour assurer le maximum de profit. On s'attendait alors à ce que ces clauses soient renforcées et que la concession des deux grands projets nationaux se fasse d'une manière de plus en plus transparente. Or, le gouvernement actuel semble défier les règles de transparence et cède en catimini ces deux projets à ces alliés Qataris. Nous y reviendrons !
Zied DABBAR 7 conventions à 7 milliards de dollars ! La Tunisie et le Qatar ont récemment signé les documents suivants : • Protocole de coopération pour la rénovation et la restauration de sites archéologiques et historiques tunisiens. • Mémorandum d'entente sur le programme qatari de développement en Tunisie • Convention pour l'encouragement et la protection des investissements entre les deux pays • Mémorandum d'entente pour la coopération entre le ministère Public qatari et le ministère de la Justice tunisien • Mémorandum d'entente sur le projet de phosphate de Sra Ouertane • Mémorandum d'entente pour la coopération dans le domaine du raffinage pétrolier (Raffinerie de Skhirat) entre la Compagnie pétrolière du Qatar et le Gouvernement tunisien. • Mémorandum d'entente pour la coopération entre la Compagnie d'électricité et d'eau du Qatar et la Société tunisienne d'électricité et de Gaz (STEG)