Des projets de stations de dessalement de l'eau de mer avec stations de pompage à Djerba, Zarrat (Gabès), Sfax et Mahdia La demande en eau potable ne cesse de connaître au cours des ans un accroissement important dû essentiellement à l'extension du tissu urbain — avec la construction de nombreux logements raccordés au réseau national —, au développement industriel et touristique dans plusieurs régions du pays, notamment sur le littoral. Le taux de couverture des villes par le réseau est globalement satisfaisant. Avec la construction des barrages, il a été possible de faire face à des périodes difficiles caractérisées par la sécheresse ou une pluviométrie en dessous de la moyenne. Les nappes phréatiques et les puits ont contribué également à l'irrigation des périmètres irrigués tout au long de l'année. Cependant que la Tunisie étant située dans une zone à climat semi-aride — avec un climat alternant entre une sécheresse prolongée et une pluviométrie abondante —, des précautions sont prises par les autorités publiques en vue de répondre à toutes les attentes, même si les conditions climatiques sont défavorables. Le dessalement constitue, de ce fait, une réponse pour améliorer l'approvisionnement en eau potable dans certaines régions. Des projets — présentés récemment par le ministère du Développement et de la Planification — sont d'ailleurs prévus dans ce sens. Une meilleure qualité de l'eau Le projet de la station de dessalement de l'eau de mer à Djerba est composé d'une station de dessalement d'une capacité de 50.000 m3 par jour, d'une station de pompage, de réservoirs d'une capacité de 11.000 m3 et d'un réseau de pipes pour recueillir l'eau de mer sur 45 km. Le coût dudit projet est de l'ordre de 120 MDT. La partie responsable est la Socitété nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede). Le processus de dessalement passe par plusieurs étapes, à commencer par le pompage direct de l'eau de mer avant de passer par une cuve de décantation, la crépine, le filtre à sable, le préfiltre et le traitement par osmose inverse. Quant au projet de la station de dessalement de l'eau de mer à Zarrat dans le gouvernorat de Gabès, sa capacité quotidienne sera de l'ordre de 50.000 m3. Une station de pompage sera également installée dans le cadre de ce projet dont le coût est de 120 MDT. La Sonede est également la partie responsable de la gestion et de l'approvisionnement. Un don de la Banque africaine de développement (BAD) a été octroyé à la Tunisie pour l'élaboration des études — qui devait prendre fin l'année dernière — relatives audit projet qui sera certainement d'un grand apport pour la région. La salinité de l'eau qui a caractérisé la qualité de l'eau dans certaines zones dans le Sud peut ainsi être atténuée. Un autre projet important de dessalement de l'eau de mer sera mis en place à Sfax. En plus de la station de dessalement d'une capacité de 50.000 m3 par jour, le projet — dont le coût est de 120 MDT — est composé aussi une station de pompage et d'un réseau de pipes pour reçevoir l'eau saumâtre et évacuer les eaux résiduaires. Une station similaire est programmée à Mahdia d'une capacité de 50.000 m3 par jour. Un réseau de pipes, réservé à l'eau de mer et aux eaux résiduaires, constitue, de même, une composante importante de ce projet dont le coût est de 120 MDT. Des investissements lourds sous forme de crédits et de dons pour exploiter des ressources inépuisables, à savoir l'eau de mer qui peut être traitée avec une technologie de pointe et performante pour fournir des quantités d'eau potable supplémentaires aux différents secteurs, notamment aux particuliers. Si certains habitants disposent de l'eau dans leurs logements, d'autres, notamment ceux qui résident dans des zones rurales éloignées et isolées, n'ont pas encore la chance de bénéficier de l'eau potable. Ils sont obligés de parcourir une longue distance pour s'approvisionner en eau au premier puits rencontré, ce qui constitue un vrai calvaire. Les associations hydriques ont essayé de répondre un tant soit peu à ce problème en fournissant l'eau aux habitants dans les localités isolées, mais le problème reste entier pour des habitants qui se trouvent dans des zones encore enclavées et qui attendent des jours meilleurs.