Pour se tailler une bonne part du marché, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, l'entreprise n'a plus de choix que de s'intégrer dans une nouvelle démarche productive à double vocation écologique et énergétique. Car, selon une logique européenne bien avancée et rétrospective, être compétitif, c'est avant tout savoir produire propre sans trop consommer d'énergie. C'est bien là la règle d'or du Programme environnement-énergie (PEE), opérationnel depuis 2010, qui se poursuit jusqu'à 2016, et qui vient donner à nos PME la recette de l'économie verte. Une tendance incontournable dictée par les exigences du développement durable, qui demeure un défi millénaire imposant. L'enjeu, faut-il le dire, est de mise, d'où l'impératif d'œuvrer, dès maintenant, d'arrache-pied pour accéder au statut privilégié d'une entreprise amie de l'environnement, conforme aux normes ISO 14001 et plus attachée à la maîtrise de l'énergie. Voilà en quoi consiste la teneur du séminaire d'information et d'adhésion qu'a organisé, hier matin à Gammarth, l'Unité d'appui PEE avec pour thème fédérateur «De la conformité réglementaire à la labellisation». La question est d'une telle envergure que plusieurs entreprises avaient, déjà, confirmé leur participation pour en savoir plus sur le véritable atout du fameux programme de mise à niveau environnementale (MNE). Mme Lilia Ben Abdallah, experte en la matière, n'a pas manqué de le mettre en exergue, de par son apport considérable en termes de qualité et de compétitivité. A ce niveau, l'on doit compter, a-t-elle affirmé, quelque 150 entreprises dont seulement une quarantaine fait, actuellement, partie intégrante de la composante environnement afférente au PEE. Ce nombre, aussi réduit soit-il, est dû, selon elle, à une certaine méconnaissance des enjeux environnementaux et la valeur ajoutée que doit apporter un tel produit labellisé. Sans pour autant perdre de vue, a-t-elle fait remarquer, les retombées post-révolutionnaires sur la sphère économique qui n'a pas aussi été épargnée des vicissitudes et soubresauts de l'étape transitoire. Et Mme Ben Abdallah d'enchaîner que la volonté d'adhérer à la MNE reprend de plus belle. «Ce qui a été jugé autrefois comme déprime politique, constitue, aujourd'hui, un vrai catalyseur technique et matériel qui suscite motivation et engouement à y adhérer pleinement», a-t-elle lancé sur un air optimiste, soulignant que plusieurs entreprises se sentent de plus en plus convaincues que l'environnement et l'énergie sont le sésame de nouvelles conquêtes. Financé à hauteur de 33 millions d'euros, octroyés en guise de don, par l'Union européenne, ce mécanisme PEE est destiné, à travers une assistance technique appropriée, à aider les entreprises tunisiennes à caractère industriel, agricole et hôtelier pour répondre aux impératifs écologiques et énergétiques. Et la présente manifestation se veut une opportunité pour inciter les entreprises à adhérer au PEE et leur faire connaître les offres disponibles. L'objectif global déclaré est le soutien à la politique nationale de développement durable, de manière à contribuer à la réduction de l'impact environnemental des entreprises industrielles et touristiques par des mesures de maîtrise de l'énergie, l'appui institutionnel et le renforcement des capacités professionnelles en la matière. Cela dans un esprit de communication interactive avec tout un réseau d'Agences exécutrices, en l'occurrence le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet), l'Agence nationale de protection de l'environnement (Anpe), celles de protection et d'aménagement du littoral (Apal) et de maîtrise de l'énergie (Anme), et bien d'autres institutions intervenantes. Celles-ci sont tenues d'assurer aux bénéficiaires un travail d'accompagnement exhaustif, passant de la sensibilisation à la formation et l'encadrement requis. Car, un système de management environnemental (SME) est une culture à apprendre pour la traduire dans les faits et les actions. Une stratégie en quatre axes : planification, action, contrôle et amélioration, remplissant les conditions de la certification ISO 14001. La labellisation à vrai dire. L'efficacité énergétique n'est pas, elle aussi, de moindre importance, comme l'a montré Mme Kawther Lihidheb à qui est confiée la direction de l'Unité en charge. Les travaux de ce séminaire ont été émaillés par des témoignages d'entreprises ayant adopté la démarche de mise à niveau environnementale et de maîtrise de l'énergie. La preuve en a été administrée par des professionnels opérant en matière de cimenterie, d'hôtellerie, d'industrie automobile et bien d'autres domaines.