«La Tunisie ne manque pas de richesses et de matériaux pour développer l'éco-construction, mode de construction durable, ami de l'environnement et économe d'énergie», ont laissé entendre les professionnels intervenant, hier à la conférence de presse tenue à Tunis, en prévision des 5es journées de l'immobilier qui se tiendront les 5 et 6 février 2013 à l'Utica sur le thème de «l'éco-construction». «La construction écologique n'est pas étrangère à la Tunisie, dont plusieurs régions se sont distinguées déjà par leur cachet architectural et leurs habitats écologiques tels que ceux de Matmata (Gabès), de Tozeur et de Djerba», a déclaré Faouzi Ayadi, directeur d'Invest Consulting N.A, organisateur en chef des journées de l'immobilier. Ce qui manque, d'après lui, pour la promotion de ce type de constructions, c'est «une large sensibilisation» et aussi «un effort pour diffuser une culture en la matière». «Nous avons des richesses dans toutes les régions, et nous sommes appelés à mieux les exploiter de sorte que chaque région construise à partir des matières premières dont elle dispose et valorise son potentiel», a-t-il dit. Pour la Tunisie, pays dépendant énergétiquement et où les matériaux de construction sont de plus en plus chers, le choix du développement de la construction écologique est devenu stratégique pour promouvoir le secteur de l'immobilier, maîtriser l'énergie et protéger l'environnement, a encore relevé le responsable. Car ces constructions utilisent des matériaux d'isolation écologiques tels que la pierre, la brique de terre crue, la paille, le plâtre et autres ainsi que des énergies renouvelables et naturelles (énergie solaire, les panneaux solaires). Les journées de l'immobilier vont permettre aux professionnels et intervenants du secteur de revenir sur des questions et des problèmes auxquels fait face la filière bâtiment en Tunisie. Il s'agit, essentiellement, de la hausse des prix des logements, la rareté des terrains dans les zones urbaines destinées à la construction, l'augmentation du nombre des constructions anarchiques en l'absence du contrôle de l'Etat, la cherté de la main-d'œuvre, le manque d'encadrement dans la promotion immobilière et encore la réticence des promoteurs à construire des logements sociaux. Certaines alternatives pour remédier aux défaillances du secteur ont été évoquées lors de cette conférence de presse. Celles-ci portent, notamment, sur la création d'un organisme professionnel qui unit les multiples structures chargées du bâtiment et qui permet d'éviter le manque de coordination entre elles et la création de pôles de développement dans les régions en vue de valoriser les matières premières dont elles disposent, outre la promotion de l'encadrement et la formation dans le domaine. Les journées de l'immobilier, qui se tiendront à l'initiative d'Invest Consulting en partenariat avec l'Anme (Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie), l'Office national des mines (ONM), l'Agence de coopération allemande (GIZ) et le Centre technique des matériaux de construction, de la céramique et du verre(Ctmccv), prévoient d'attirer, cette année, 5.000 visiteurs. Pour le public, il s'agit d'une occasion pour s'informer des offres de logement disponibles et recueillir auprès des exposants (environ 55) les conseils pour accéder à la propriété, a souligné M. Ayadi.