Un geste noble qui en dit long sur l'engagement des jeunes dans l'action de promotion du don du sang dans notre pays. Dans une ambiance joviale, les éducateurs pairs de l'Association tunisienne pour la promotion du don du sang (ATPDS) ont effectué tout récemment une collecte de sang au foyer universitaire «El Bassatine». Ancrer l'habitude du don du sang auprès des jeunes et parvenir à les mobiliser pour qu'ils soient à leur tour les meilleurs relais de cette action noble, «l'objectif étant d'éradiquer les idées taboues qui commencent à s'effacer de la mémoire du Tunisien, de le fidéliser et d'instaurer un climat de confiance resté bafoué par les institutions de transfusion sanguine durant des années», indique M.Fathi Bouallègue, président de l'ATPDS. Les jeunes étudiantes qui logent dans ce foyer ont adhéré à cette collecte sans enregistrer aucun malaise, après avoir été mises en confiance par les volontaires de l'association. L'afflux volontaire de ces jeunes pour la bonne cause témoigne de l'ampleur du changement de comportement vis-à-vis de la culture du don du sang. «Grâce à des actions de sensibilisation et suite à l'incapacité des structures nationales de transfusion sanguine de parvenir à satisfaire nos besoins en produits sanguins labiles, l'association est parvenue, à travers une stratégie de mobilisation sociale dans des sites de collecte, à sensibiliser les citoyens aux besoins enregistrés au niveau du pays et qui s'élèvent à 200.000 poches par an, soit 2% de la population nationale. En 2008, les structures de transfusion sanguine ont collecté 173.500 poches», ajoute M.Bouallègue. Au foyer «El Bassatine», les étudiantes ne semblent pas réticentes au don du sang et pour cause : l'ATPDS a mis en œuvre tous les moyens logistiques et médicaux pour garantir une collecte dans de bonnes conditions. Forte de ses 300 volontaires, elle sensibilise et veille même aux gestes de satisfaction par le biais de l'assistance psychologique et d'un accompagnement tout au long de la collecte. Mouna, jeune étudiante, déclare être réactive à l'appel du don du sang qui est, selon elle, un geste hautement humanitaire : «Il faut enraciner davantage la culture du don chez les jeunes». Les donneurs sont restés durant des années étrangers à toute volonté de don en raison de l'inertie de l'administration et des idées qui prévalaient autour de l'éthique qui dicte que le don doit être volontaire et non rémunéré. «Grâce à l'ATPDS, je suis parvenue à me défaire des idées figées et erronées émanant de certains. Je suis même devenue un relais de communication afin de mobiliser à mon tour d'autres jeunes», relève une autre étudiante. Hasna et Saoussen sont toutes les deux des éducatrices paires au sein de l'association qui a procédé à leur formation en les faisant participer à des séminaires de formation organisés par la société civile concernant le leadership et le renforcement des capacités des ONG pour le commandement en matière de stratégie. Toutes les deux croient dur comme fer à l'action humanitaire et à la nécessité de renforcer la culture du don dans l'esprit de tout un chacun.