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Témoignages
Crise gouvernementale
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 03 - 2013

Naceur Brahmi (constituant indépendant, ex-Wafa) : «Le départ de Zbidi laisse la porte grande ouverte à un ministre partisan»
«Pour ce qui est du message de Omar Shabou, fondateur du journal Le Maghreb, il prétend ne pas être le porte-parole du ministre de la Défense, mais il défend sa position et essaie d'en convaincre les acteurs politiques, essentiellement les trois présidences et l'opinion publique qui, selon lui, doit se mobiliser pour convaincre le ministre de revenir sur sa démission. Laquelle a été présentée une première fois le 15 septembre, suite à l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis, et une deuxième fois tout récemment.
Dans ce qu'a révélé Shabou sur la teneur des échanges entre le ministre de la Défense et lui-même, il y a une lueur d'espoir, donc une possibilité de revenir sur cette décision de démissionner.
Dans le cas où les conditions deviendraient favorables, le ministre de la Défense serait prêt à revoir sa décision. Quelles sont ces conditions ? D'abord, le ministre de la Défense est déçu du déroulement du processus transitionnel et surtout que ses points de vue ne sont pas suffisamment pris en compte par les décideurs politiques. Abdelkrim Zbidi a soutenu l'initiative de Jebali mais n'a pas trouvé suffisamment d'appui auprès du président de la République et du président de l'Assemblée constituante.
En outre, l'armée qui a toujours été le garant de la République, le soutien de la révolution et la protectrice de la patrie, a vu ainsi son rôle réduit. Or, toutes les tâches qu'elle accomplit l'épuisent et l'essoufflent. Cette situation ne pouvant durer indéfiniment et des solutions au blocage que connaît le pays sont maintenant plus qu'impératives.
En quoi consisteraient ces solutions ?
D'abord, il faut activer les travaux de l'ANC, ensuite, fixer une feuille de route définissant les dates des échéances électorales et cela dans un délai raisonnable.
Enfin, concernant le gouvernement, même si un gouvernement de compétences nationales n'est plus à l'ordre du jour, il faut garantir la neutralité de l'appareil de l'Etat et empêcher qu'il ne soit partisan et surtout que la neutralité des ministères régaliens soit effective et crédible.
Pour Shabou, il faut un grand effort de toutes les parties concernées pour que le ministre révise sa décision. Car le départ du ministre de la Défense laisse la porte grande ouverte à un successeur partisan d'Ennahdha, en la personne, avance-t-on, de Abdelhak Lassoued.
Selon Zbidi, les horizons sont sombres et il n'y a pas d'indices de dégagement de ces horizons.
Jilani Hammami (Parti ouvrier tunisien) : « Je pense que Zbidi sera reconduit »
«Je ne crois pas que Omar Shabou ait la capacité d'influencer les décisions politiques. Je pense que, malgré les blocages, Ali Laârayedh présentera un gouvernement politique où même les ministères de souveraineté, sous des apparences technocrates, seront de veine politique. Car Ennahdha mettra ses hommes à la tête des ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. Tout le monde en parle.
Bien entendu, l'armée cautionne un gouvernement de technocrates, et la présence du général Rachid Ammar au sein du Conseil des sages a conféré de la crédibilité à l'initiative de Jebali consistant à former un gouvernement de technocrates.
Mais, malgré tout, je ne crois pas que Abdelkrim Zbidi parte, je pense qu'il sera reconduit dans ses fonctions, d'autant que le binôme Zbidi-Ammar satisfait tout le monde étant garant de l'indépendance de l'armée qui se veut à égale distance de tous les partis. Et c'est là l'une des raisons pour laquelle Ennahdha n'a pas pu inféoder l'armée, car même les quelques tentatives faites dans la discrétion la plus totale ont échoué.
Je crois que Zbidi n'est pas près de quitter le gouvernement, mais sait-on jamais assez ce qui se mijote dans les coulisses ?»
Un colonel à la retraite : «Une armée ne peut pas faire campagne pendant deux ans»
«Abdelkrim Zbidi est un monsieur sincère, nationaliste, patriote. Il n'est pas partisan, il est libre, il a vécu ces deux dernières années avec l'armée. Donc, il connaît les capacités et les moyens dont il dispose et comme l'armée est trop sollicitée à l'intérieur et sur les frontières, elle a, donc, atteint ses limites. Je pense que le ministre de la Défense n'a pas trouvé de répondant de la part de l'autorité supérieure, soit la présidence de la République, pour permettre à l'armée de se reposer, se ressourcer, se recomposer, parce qu'une armée ne peut pas faire campagne, même à l'intérieur du pays, pendant deux ans. Donc, toute armée digne de ce nom doit penser de temps en temps à se refaire une santé, à s'entraîner, à faire des manœuvres. C'est la raison essentielle qui a poussé le ministre à jeter l'éponge. Je crois qu'il s'agit là d'un ras-le-bol.
La mission essentielle de l'armée, c'est de protéger nos frontières. Or, elle s'active sur deux fronts, à l'intérieur du pays et aux frontières, surtout avec ce qui se passe au Mali, dans le sud algérien et en Libye. C'est vraiment préoccupant et l'armée ne peut pas faire face à toutes ces situations. Je pense qu'on demande un peu trop à notre armée, il faut bien la laisser respirer.
Concernant la présence du général Rachid Ammar au sein du Conseil des sages, je pense qu'il y est en tant qu'observateur et c'est là une assurance pour les Tunisiens, parce que notre armée est républicaine et son rôle consiste à aider le pays et à rassurer les citoyens». Propos recueillis par Samira DAMI
Omar S'habou (fondateur du journal Le Maghreb) : L'institution militaire demeurera toujours à l'écart de la politique
Pour moi, il est absolument exclu que l'institution militaire investisse l'arène politique ou intervienne dans les affaires politiques du pays. C'est une attitude totalement étrangère à ses traditions.
Notre armée a toujours été républicaine. Elle a été éduquée sur les valeurs républicaines. Elle restera apolitique. Son immixtion dans la politique ne peut être envisagée sous aucune forme.
Quant au message que le ministre de la Défense pourrait vouloir lancer aux politiciens, c'est bien celui d'attirer leur attention sur la gravité de la crise et que le pays ne peut plus attendre.
Le général Rachid Ammar a-t-il une relation quelconque avec les déclarations du ministre de la Défense ? Non, c'est un officier respectueux de la hiérarchie et qui ne connaît que la vie des casernes.
En tout état de cause, je n'ai pas rencontré le général Ammar et je ne peux qu'analyser les révélations du ministre de la Défense.
Fayçal Cherif (analyste militaire) : Un ras-le-bol compréhensible
Je pense que la menace de démission exprimée par le ministre de la Défense constitue un moyen de pression sur la classe politique qui fait tout pour compliquer la situation dans le pays et, principalement, le président de la République provisoire qui veut se donner des pouvoirs aux dépens des prérogatives revenant aux gens du métier. Ses acrobaties veulent montrer qu'il a son mot à dire sur tout au moment où l'institution militaire croule sous une responsabilité de plus en plus lourde au niveau de la préservation de la sécurité intérieure du pays et de la défense de nos frontières.
Le ras-le-bol exprimé par le ministre de la Défense peut être expliqué par sa déception quant à la crise politique dans laquelle la Tunisie s'est enlisée à la suite de l'avortement par les partis politiques au pouvoir et dans l'opposition de l'initiative de Hamadi Jebali relative à la formation d'un gouvernement de compétences apolitiques.
Je considère que les déclarations du ministre de la Défense sont à interpréter comme une forme de pression sans que l'institution militaire aille jusqu'à investir ou intervenir dans le champ politique.
L'intervention de Zbidi est subtile, poussé qu'il est par son haut sens patriotique, plutôt que par une vision politico-politicienne. Son message est clair : arrangez vos affaires, sinon je m'en vais.
Il est regrettable que la seule institution qui est restée neutre jusqu'ici menace de quitter la barque. C'est un geste que j'interprète comme un message de désespoir face à l'absence totale de perspectives politiques claires.
D'autre part, l'insécurité sur les plans intérieur et régional constitue également un facteur déterminant dans la position du ministre de la Défense.
Ira-t-il jusqu'au bout en maintenant son intention de démissionner ? Je pense qu'il le fera au cas où les horizons resteraient confus et flous, plus particulièrement pour ce qui est de la fixation des dates définitives des prochaines échéances.
Il ne faut pas oublier que la situation de crise actuelle a un impact très important sur l'institution militaire et sur sa capacité logistique et budgétaire à résister encore et assumer toujours, au mieux, la mission qui lui est confiée depuis l'avènement de la révolution.
Quant à la prorogation de l'état d'urgence par le président de la République provisoire en dépit de l'avis contraire du ministre de la Défense, je ne sais pas qui s'en est mêlé pour faire avorter le conseil de Zbidi et je m'interroge si Marzouki a pris cette décision par méconnaissance de la situation dans le pays ou poussé par un quelconque calcul politique.
Lazhar Akremi (membre du bureau politique de Nida Tounès) : Zbidi ne parlait pas au nom des généraux de l'armée
C'est une affaire qui n'intéresse, en aucune manière, l'institution militaire qui doit rester, à tout prix, en dehors des tiraillements politiques.
Il est inadmissible d'impliquer les militaires dans les enjeux politiques. La politique doit rester l'affaire des politiciens.
En outre, je suis convaincu qu'une solution politique est toujours politique, en dépit des hésitations et des déclarations les plus contradictoires qui accompagnent les pourparlers relatifs à la composition du prochain gouvernement.
Je ne pense pas que le ministre de la Défense cherchait à faire passer un message quelconque à travers la rencontre qu'il a eue avec un journaliste du journal Le Maghreb.
Toutefois, son diagnostic de la situation inquiétante pour l'ensemble des Tunisiens est juste. Mais, je ne pense pas qu'il parle au nom des généraux de l'armée nationale. Propos recueillis par A.DERMECH


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