Une équipe de rêve, sur la photo : Hatem Naouar, Nabil Belkhatra, Mondher Mestiri et bien sûr le coach de tous les temps Si Abdelkader Achour leur père, leur confident... Une vive «discussion» fleurit ces dernières semaines à propos de la piscine de La Marsa. Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est bien la position que l'on semble mettre à l'actif de la Municipalité de la coquette commune banlieusarde : elle donne l'impression de ne pas être convaincue que la piscine devrait être baptisée au nom de feu Abdelkader Achour. Nous ne pensons sincèrement pas que c'est le cas, car le nom des Achour (Abdelkader, Ezzedine, Hamadi, Samy, Amel, Samia, Sonia etc.) s'est identifié, depuis des générations, à la natation et au water-polo marsois, et a fortiori tunisiens. Les trois ou quatre générations qui ont précédé, natives de cette commune, ne sauraient oublier ce qu'elles doivent à Abdelkader Achour qui a inlassablement animé et œuvré pour la natation et le water-polo. A partir de ce qui n'était qu'un vulgaire abreuvoir situé en face de l'actuelle grande surface, il se levait avec le soleil et se couchait au moment où la lune se préparait à disparaître à l'horizon. Les champions que cet homme a formés? Ils sont presque tous des hommes dignes de ce nom, éduqués, importants, qui ont appris non pas seulement la natation et le water-polo, mais aussi le courage, le dévouement, la solidarité et surtout la fidélité aux couleurs et au pays. Il fut une époque où près de 80 pour cent de l'effectif de l'équipe nationale de natation et de water-polo venaient du seul Avenir Sportif de La Marsa. Complice de son fidèle ami et compagnon de route Frej Ben Messaoud qui, de La Goulette et de Carthage, était allé lancer une école de natation au Club Africain, ils avaient posé les jalons de ce qui étaient devenus des pôles incontournables de la natation et du water-polo tunisiens. Ce travail de fond trouvait toute sa dimension le jour où Abdelkader Achour était devenu directeur technique. Il œuvra pour l'expansion de ces deux disciplines partout sur le territoire tunisien en contribuant à la création de piscines en mer sur les côtes de Sousse, Sfax et surtout Bizerte. Et Dieu sait si nous avons encore besoin aujourd'hui, pour la promotion et la détection, de ces piscines en mer qui fonctionnent trois à quatre mois par an! La formation des premiers cadres, c'était aussi son œuvre, car il sut intéresser et guider ses élèves, nageurs et amis, pour renforcer et s'engager au service de ces deux disciplines à l'Institut national des sports où elles devinrent ou contribuèrent au succès et à la formation de générations successives de très grands nageurs, des porte-drapeaux nationaux. Pour l'histoire, l'entraîneur qui a eu le mérite de découvrir le champion olympique Mellouli, feu Mouldi Dahman, était l'élève de Abdelkader Achour! C'est dire que baptiser l'actuelle piscine de La Marsa du nom de ce pionnier de la natation et du water-polo et du sport national est un signe de reconnaissance et le moindre des hommages à lui rendre. Espérons que cela mettra fin aux discussions byzantines et que l'on saura sauvegarder ce nom prestigieux qui a servi son sport et son pays de l'oubli.