C'est trop. Ils seront en grève générale, les taximen , le 18 mars 2013. C'est probablement l'ultime alternative susceptible de pousser les parties concernées à se pencher sérieusement sur la résolution des problèmes dont souffre le domaine et prêter une oreille attentive aux propriétaires du véhicule jaune. Il faut dire que les chauffeurs de taxi ont tout fait pour éviter la grève générale en guise de protestation contre les mesures déplacées qui ont touché le secteur du transport , en général, public en particulier . Mais cette réaction est devenue malheureusement incontournable en raison du silence radio décrété par les responsables, du non-respect de certains textes réglementaires, la multiplication des mesures contraignantes. On pense entre autre à la deuxième augmentation du prix des combustibles en cinq mois. Une décision qui a ravivé la colère des taximen . Fawzi Khabbouchi, président de la Chambre nationale syndicale des taxis de Tunis, considère que la tenue de la grève générale est devenue une action inéluctable, notamment suite à la deuxième mesure prise par le gouvernement provisoire et portant sur l'augmentation du prix des combustibles. «La première augmentation, qui date d'à peine cinq mois, a significativement ébranlé le gain des taximen. Du coup, les recettes quotidiennes ont perdu quelque 10dt, ce qui pèse lourd sur le budget consacré à l'alimentation du véhicule en gasoil. Imaginez un peu l'impact d'une deuxième augmentation sur les taximen et le domaine du transport public d'une manière générale». Le syndicaliste met en doute l'aptitude d'un gouvernement provisoire à prendre de telles décisions, car de telles mesures qui nécessitent un débat concerté, réunissant toutes les parties officielles et syndicales. Les causes directes de l'organisation d'une grève générale, prévue pour le 18 mars, ne se limitent pas à la seule augmentation du prix des combustibles. Le domaine du transport public endure des défaillances importantes, dont l'inadéquation des taxes municipales sur le stationnement, les faibles pensions de retraite en comparaison avec les cotisations versées par les taximen, les taxis clandestins et les abus administratifs y afférents. Autre défaillance qui s'avère d'actualité: la non-application, par les agents de la police de la circulation, des principes généraux de la loi de finances numéro 129 pour l'année 2013 et homologuée le 29 décembre 2012. Ce texte de loi dispense, en effet, les véhicules de transport public, notamment les taxis, les taxis collectifs, touristiques ainsi que les voitures de transport urbain appelées communément «louages» du paiement de la vignette. Malgré la mise en place de cette loi, les agents de la police de circulation continuent d'interpeller les chauffeurs de transport public, comme si la police de circulation ignore jusqu'à l'existence de ladite loi. «Les taxistes vont mal tant du point de vue psychologique que celui social. Cette situation ne doit pas perdurer, surtout que le domaine du transport public compte 60 mille postes d'emploi», argumente M. Khabbouchi. Face à de telles pressions, la Chambre nationale syndicale des taxis de Tunis a décidé de dire stop aux diverses formes de dépassement et de mesures parachutées. La grève générale prévue pour le 18 mars 2013 serait, peut-être, le point de départ d'un cycle de négociations sérieuses et fructueuses.