Après un passage en demi-teinte en Bundesliga, le jeune Tunisien Nassim Ben Khalifa est en quête d'un nouveau départ. Recruté par Wolfsburg en 2010, le jeune attaquant a multiplié les prêts ces dernières années, avec plus ou moins de bonheur : six mois à Nuremberg à partir de janvier 2011 et une saison aux Young Boys Berne. De retour dans son club formateur cet été, le Suisse a immédiatement renoué avec le succès. “J'ai collectionné les expériences, les bonnes comme les mauvaises. C'est la vie et ça m'a rendu plus fort", explique l'international suisse d'origine tunisienne: “On ne peut pas toujours progresser, mais il faut accepter les baisses de régime. Il faut aussi savoir attendre le bon moment. Les choses ne se sont pas très bien passées pour moi mais je suis certain que j'aurai encore d'autres occasions de faire mes preuves". Surpris et réaliste Et peut-être dès cette saison ! Après 23 journées, le Grasshopper figure en tête du classement et réalise un excellent parcours en Coupe de Suisse. Le 17 avril, les Hoppers retrouveront leurs voisins du FC Zurich en demi-finale de l'épreuve. “Je ne pourrais pas être plus heureux", se félicite Ben Khalifa. “Il faut aussi être réaliste. Au départ, nous ne pensions pas jouer le titre. Nous avons été les premiers surpris de nos bons résultats mais nous avons vite pris goût à la victoire. Désormais, nous ne nous satisfaisons plus d'un nul". Alors que le championnat de Suisse entre dans une phase décisive, Ben Khalifa sait que le plus dur reste à venir. “Nous avons réalisé une première moitié de saison exceptionnelle, nous devons maintenant bien négocier les matches retour", annonce-t-il. “Nous avons pris beaucoup de points mais les choses vont devenir de plus en plus difficiles. Bien entendu, nous allons tout faire pour rester en tête le plus longtemps possible mais le titre n'est pas vraiment une priorité. Chez nous, personne n'y pense vraiment. Nous avons bien joué pendant six mois. Pour un jeune joueur comme moi, ça ne représente pas grand-chose dans une carrière. Nous devons donc continuer à nous battre jusqu'au bout, afin de confirmer les bonnes prestations réalisées jusqu'ici". Souvenirs d'Afrique De quoi peut-être gagner sa place en sélection et revivre le succès connu en 2009. Cette année-là, la Suisse s'est imposée à la surprise générale en finale de la Coupe du monde U 17 devant le Nigeria, pays hôte de la compétition. Buteur à quatre reprises en sept sorties, Ben Khalifa avait été élu deuxième meilleur joueur du tournoi. “J'ai vécu mes meilleurs moments de sportif au Nigeria", admet l'attaquant d'origine tunisienne. “Quand un professionnel dispute une Coupe du monde, il doit prendre beaucoup de choses en considération, comme sa famille et ses enfants par exemple. Nous, nous avons joué l'esprit libre. Nous avions un entraîneur fantastique en la personne de Dany Ryser et nous avons pris énormément de plaisir ensemble. Nous avons vu des choses terribles et extraordinaires en Afrique. Nous avons beaucoup appris au cours de notre séjour. Je n'oublierai jamais cette expérience." Ottmar Hitzfeld ne pouvait pas rester insensible à un tel talent. Le sélectionneur de la Nati a donc convoqué le jeune prodige pour la première fois en août 2010, à l'occasion d'un match amical contre l'Autriche. Depuis, son compteur reste bloqué à trois sélections mais la situation n'inquiète pas outre mesure l'intéressé. “Je dois encore progresser et gagner au moins un titre", estime-t-il. “Avant de penser à être convoqué, il faut d'abord faire ses preuves en club. En ce moment, je ne pense pas trop à la sélection. Ma priorité est d'être performant en club." A 21 ans, Ben Khalifa a encore le temps pour convaincre son sélectionneur, mais aussi pour réaliser son grand rêve: “J'aimerais tenter à nouveau ma chance à l'étranger et réussir enfin à m'imposer", conclut-il.