Chasser le signe indien qui la poursuit depuis 18 confrontations face à l'Espagne, la Suisse s'y attellera avec panache... L'un des grands favoris du Mondial, la «Furia Roja» espagnole, entame aujourd'hui son parcours face à un outsider suisse en progression constante depuis quelque temps, comme en attestent ses bons résultats, que ce soit au niveau des clubs ou à l'échelle des sélections des jeunes: «C'est la meilleure équipe suisse de tous les temps», s'est ainsi enthousiasmé le milieu helvète Gelson Fernandes; sauf que face à une Espagne constellée de vedettes, le pays du chocolat devra se surpasser et balayer les critiques en rapport à son inconstance. Qualifiés à la régulière au Mondial, les Suisses n'ont pas particulièrement brillé lors des matches de préparation, alternant entre une défaite contre le Costa Rica (0-1) et un match nul à Rome contre l'Italie (1-1). Cet après-midi, pour leur premier match, les Suisses seront privés de leur buteur Alexander Frei, ainsi que du milieu Valon Berhami, convalescents. La pointe de l'attaque sera quant à elle confiée à Blaise Nkufo, 35 ans, d'origine zaïroise. Le sélectionneur helvète, Ottmar Hitzfeld, qui hésite entre plusieurs options tactiques, est convaincu que son équipe devra être audacieuse et se projeter vers l'avant pour éviter toute désillusion face aux Espagnols: «Contre l'Espagne, il faut qu'on essaie de marquer un ou deux buts», avance-t-il. «Parce que jouer le 0-0 est très dur, peu d'équipes l'ont réussi». Il est important aussi de souligner qu'en 18 confrontations, la Suisse ne s'est jamais imposée face à l'Espagne. Les joueurs espagnols ont remporté 15 des 18 matchs face à la Suisse. Les trois autres matchs s'étant soldés par un résultat nul. Candidat ou favori? Bien que favori sur le papier, le groupe espagnol reste toutefois humble et alerte. «On a faim de titres mais le facteur chance est fondamental», rappelle Cesc Fabregas. Le milieu d'Arsenal n'a pas oublié la surprenante défaite, l'an passé, contre les Etats-Unis en demi-finale de la Coupe des Confédérations (0-2). La seule en 25 matches du sélectionneur Vicente Del Bosque depuis qu'il a succédé à Luis Aragones qui a tiré sa révérence après le titre à l'Euro 2008. Avec sa cohorte de stars et son ossature madrido-barcelonaise, la «Roja» s'avance en pleine confiance, après une tranquille campagne de matches amicaux, conclue par un «carton» face à la Pologne (6-0) le 8 juin à Murcie: «Soyons prudents, je nous vois plus comme candidats (au titre) que favoris», résume le milieu du FC Barcelone, Xavi. Volet orientation de jeu, les Espagnols s'appuient sur un système en 4-1-4-1, assez bien rôdé. Une incertitude plane cependant sur la participation d'Andrés Iniesta, blessé à une cuisse, en préparation. Si le Barcelonais devait renoncer, Cesc Fabregas serait titularisé. L'autre interrogation concerne le poste d'attaquant de pointe, vraisemblablement confié à David Villa, au détriment de Fernando Torres, qui finit de soigner une blessure à un genou. Bien préparée et sûre de ses forces, l'Espagne pourrait ainsi nous offrir un spectacle de haute volée à Durban. Ce n'est d'ailleurs pas innocemment que Fabregas a annoncé que la Roja a faim de victoires...