S'ils ont gagné à Luanda, c'est qu'ils savent désormais où ils veulent aller Depuis qu'il a pris les destinées de l'EST, il n'a perdu qu'un seul match à Zarzis. Contre les Zarzissiens, Maher Kanzari a commis l'erreur de chambarder sa formation type. En alignant Aouadhi, Ragued et Bouazzi, l'entraîneur «sang et or» a brouillé ses cartes. Il faut dire que ces joueurs ne sont pas au meilleur de leur forme et stagnent depuis un bon bout de temps déjà. De cette défaite à Zarzis, Kanzari a tiré deux enseignements majeurs : on ne change pas une équipe qui gagne, même si la manière n'y est pas. Secundo, des joueurs, comme Chehoudi et Akaïchi, n'ont qu'à se prendre en charge eux-mêmes. Le jour où ils retrouveront toutes leurs sensations, ils seront de nouveau candidats à un poste de titulaire. Pour le moment, ils se contentent de faire banquette et font leur apparition quand l'occasion se présente, comme c'était le cas de Chehoudi et Gharsallaoui, qui ont fait leurs entrées à Luanda respectivement à la 85e et la 59'. Belaïli et Msakni : la métamorphose La réussite et l'intégration d'un joueur dans une équipe dépendent en grande partie de l'entraîneur. Marginalisés depuis leur arrivée à l'Espérance, Iheb Msakni et Youssef Belaïli semblent trouver enfin leur voie à l'Espérance. Deux joueurs qu'on n'a pas beaucoup vus par le passé et dont les quelques apparitions n'ont pas réellement convaincu. Prenons le cas de Iheb Msakni. A le voir lors de sa première apparition contre l'ESZ la saison dernière sous la houlette de Decastel, on pensait que le joueur était parti pour un long bail sous les couleurs «sang et or». Exception faite du match du derby, toujours la saison dernière, où il a été titulaire et auteur de deux buts, Msakni n'a pas réussi à trouver sa place et a toujours donné l'impression de galérer. Venons-en à présent à Belaïli. La seule fois où il a excellé, c'était en Ligue des champions face à l'équipe de Sétif. Son entrée lors des dix dernières minutes de la rencontre a permis à l'Espérance de revenir dans le match. Malgré le plus qu'il a apporté lors de ce match, Belaïli a passé plus de temps sur le banc que sur le terrain. A l'époque, Maâloul s'est entêté à l'ignorer. Résultat : le mental du joueur en a pris un coup, et Kanzari met encore du temps à le remettre sur les rails. Toutefois, l'actuel entraîneur commence à cueillir les fruits de son travail. Le but de la victoire ramenée d'Angola a été signé par ces deux joueurs qu'il a repêchés : un coup franc magistral de Belaïli vers Msakni qui, de la tête, loge la balle dans les filets que le gardien angolais n'a pas vu venir. Quand on sait que le staff technique a beaucoup travaillé sur les balles arrêtées ces trois dernières semaines, on comprend que la stratégie du travail de Kanzari commence à prendre forme. A Luanda, Maher Kanzari a réussi sa première sortie africaine en tant que premier entraîneur. A la veille du départ pour l'Angola, Ben Chérifia affirmait que lui et ses camarades voulaient en finir avec la qualification dès le match aller. Le gardien de l'Espérance ne croyait pas si bien dire. Les «Sang et Or» ont pris option à Luanda, ce qui facilitera leur tâche à Tunis. Avec le duo Dhaouadi-Antar dans l'axe de la défense, Belaïli confirmé dans son rôle, Iheb Msakni devenu véritable patron du milieu de terrain et qui apporte le plus en phase offensive, l'empreinte de Kanzari sur le jeu commence à se dessiner.