Contrairement à la déclaration de Adnène Mansar qui soulignait, fin août dernier, que le musée Beït Bourguiba à Monastir doit être inauguré avant le 12 décembre 2012, on apprend par la bouche de Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, que le musée Habib Bourguiba ouvrira ses portes le 6 avril, date correspondant au 13e anniversaire de la mort du «combattant suprême», décédé le 6 avril 2000. Ce choix de cette date symbolique pour l'ensemble des Tunisiens, et en premier lieu les destouriens, constitue-t-il une tentative de réparation du grand déni de mémoire commis par la Troïka au pouvoir, le 20 mars dernier, en faisant le black-out total sur la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance, un oubli inacceptable que la majorité des Tunisiens ont dénoncé vigoureusement. N'empêche qu'avec la décision, enfin, prise par les constituants d'introduire le terme indépendance nationale dans le préambule de la future constitution et l'accélération de la mise en place du musée Bourguiba qui sera baptisé «Beït Bourguiba», l'on a le sentiment qu'il y a une certaine volonté de remettre les pendules à l'heure et de dépasser les querelles qui n'avaient pas lieu d'être. Dans l'intérêt bien compris de tout le monde... 680 albums de photos et 110 boîtes d'archives «Beït Bourguiba» comporte un complexe comprenant un musée dédié au leader Bourguiba, un centre de documentation au profit des chercheurs et une salle de conférences. «Les effets personnels trouvés dans le palais présidentiel de Carthage seront exposés dans le nouveau musée. D'autre part, le centre offrira aux chercheurs quelque 680 albums de photos sur les visites de Bourguiba à l'étranger et sur ses diverses autres activités, des enregistrements audio de ses discours ainsi que 110 boîtes d'archives». «Le coût global du projet est estimé à 3 millions 200 mille dinars», a précisé Adnène Mansar lors d'une rencontre organisée, au milieu de la semaine écoulée, au siège du gouvernorat de Monastir. S'étendant sur une superficie de 500 mètres carrés, «Beït Bourguiba» comportera aussi un pavillon où seront exposés la voiture «Rolls Royce» du leader Bourguiba ainsi que plusieurs parmi ses objets personnels et photographies illustrant l'époque bourguibienne représentant une partie importante de la mémoire nationale. Il est à préciser que «Beït Bourguiba» est l'appellation qui sera donnée au palais du marbre (Ksar Al Marmar) relevant de l'ancien palais présidentiel à Monastir. La statue équestre en bronze montrant Bourguiba sur son cheval, disparue mystérieusement durant plus de 20 ans, fera sa réapparition et sera exposée à Beït Bourguiba.