Après moult contretemps et reports, dus notamment à des tracasseries administratives, des problèmes de transferts et à des détails pour finaliser les accords entre les coproducteurs du long métrage de Chawki Mejri Le royaume des fourmis (Mamlaket en'naml), le démarrage du tournage a été définitivement fixé au 25 de ce mois de juin. Et c'est la Syrie, plus exactement Lataquié, et d'autres régions du nord, qui accueillera l'équipe du film pendant les cinq premières semaines du tournage. «Ce choix a été dicté par les similitudes entre ces décors naturels et les territoires occupés où les évènements du projet, sont supposés se dérouler» explique Néjib Ayed, producteur délégué du film. Bien entendu, l'idéal aurait été qu'on tourne en Palestine, mais cela aurait nécessité des autorisations à n'en plus finir, sans parler de l'impossibilité pour certains acteurs syriens et palestiniens de s'y rendre. En tout cas, Mamlaket en'naml qui parle de la lutte d'un peuple spolié de ses terres, pour recouvrer sa liberté, mettra en images des actions et des événements sur et sous terre, un quotidien au grand jour et un autre, tout autant organisé, avec ses heurs et malheurs, que seul ce peuple connaît, et qui fait qu'il n'est pas si loin des fourmis. Et c'est la Tunisie qui accueillera pendant un mois, la partie «undergroud» du film, une semaine après le tournage en Syrie. Bizerte, Haouaria, Ksour Essef, Redeyef et quelques autres coins constitueront le gros des décors pour lesquels Chawki Mejri et son équipe ont opté. Seule Sabah Bouzouita… L'ex-lauréat de la prestigieuse école de cinéma de Lodz (Pologne) qui s'est affirmé comme l'un des meilleurs réalisateurs de feuilletons arabes, dont Couronne d'épines (Tej min chouk), Issmahan et Al Ijtiah (L'invasion) qui lui a valu l'Emmy award, signe là son premier long métrage qu'il veut à la hauteur de ce qu'il a montré dans ses fictions télévisuelles où il a été l'un des premiers à introduire les techniques cinématographiques et qui n'ont jamais manqué de porter une dimension sociale et politique engagée. C'est dire que ce talentueux réalisateur n'est pas tellement adepte de «l'art pour l'art», d'où son choix du thème de la lutte palestinienne pour son entrée dans le monde du grand cinéma. Aussi n'a-t-il fait appel, dans son casting, qu'à une seule Tunisienne pour figurer parmi les têtes d'affiche : Sabah Bouzouita. «C'est pour la crédibilité, la spontanéité et la véracité du projet», dit Néjib Ayed, qui affirme qu'il y aura d'autres Tunisiens qui camperont des rôles moins importants où ils n'auront pas beaucoup de texte. «Question d'accent…», explique-t-il. Pour le reste des héros, nous aurons la Palestino-jordanienne Sabah Moubarak que nous avons découverte dans Odyssée, le dernier film de feu Brahim Babaï, Khaled Taja, Julette Aoued, Abed Fahd et Mondher Rayahna. Produit à hauteur de 50% par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et Rives Production, côté tunisien, ainsi que par ART et Ebla International dans la même proportion, «Le Royaume des fourmis» enregistrera la participation de plusieurs tunisiens dans différents départements. Ainsi, les décors seront de Ali Mansouri, le son sera assuré par Faouzi Thabet et la direciton de production par Touhami Kochbati, alors que le producteur délégué est Néjib Ayed. Chawki Mejri sera assisté par Saïda Ben Mahmoud, et par son compagnon sur tous ses travaux, le Polonais Zbignew Rybczynski.