L'Etat abandonne le montant total des intérêts de retard et des intérêts conventionnels relatifs aux crédits agricoles obtenus jusqu'à la fin du mois de décembre 2011 et dont le montant en principal ne dépasse pas les deux mille dinars par agriculteur L'endettement constitue l'une des préoccupations des agriculteurs qui sont appelés à rentabiliser leurs terres malgré les aléas climatiques qui peuvent leur coûter très cher. En effet, la sécheresse, les pluies diluviennes au mauvais moment, la grêle sont autant de risques naturels qui peuvent compromettre les plantations et réduire à néant la production. Toutes les plantations sont concernées par ces risques, y compris les arbres fruitiers, les plantes maraîchères, les céréales... Les agriculteurs sont donc tenus d'effectuer les différents travaux de la terre (labour, semence, irrigation) en suivant de près le développement des plantations pour s'assurer que tout se passe comme prévu. Mais face aux risques naturels, ils ne peuvent rien faire. L'investissement consenti part parfois en fumée suite à une sécheresse prolongée ou des inondations comme celles qui ont eu lieu dans certaines régions du Nord-Ouest quelques mois plus tôt. Certes, les structures professionnelles essayent toujours de sensibiliser les agriculteurs en les invitant à souscrire à une assurance agricole, mais peu de producteurs sont intéressés notamment parmi les petits agriculteurs qui occupent une grande part des terres arables. Ces derniers ne disposent pas souvent des moyens nécessaires pour réinvestir et en cas de catastrophe naturelle, ils sont contraints d'arrêter le travail en attendant une aide de l'Etat pour pouvoir reprendre leur activité. Les agriculteurs ont plusieurs charges à couvrir dont celles qui concernent les intrants — de plus en plus chers —, les semences, l'eau, la main-d'œuvre. Quand les conditions climatiques sont favorables, la production est abondante et l'agriculteur peut généralement faire des bénéfices qui lui permettent d'améliorer ses conditions de vie et de réinvestir. Donner un nouvel élan aux activités L'Etat a décidé, cependant, de traiter sérieusement le problème récurrent de l'endettement agricole, en prenant des mesures applicables à partir de cette année pour les professionnels du secteur de l'agriculture et de la pêche. Cela devrait donner un nouvel élan aux activités agricoles dans les différentes régions. En effet, l'Etat abandonne le montant total des intérêts de retard et des intérêts conventionnels relatifs aux crédits agricoles obtenus jusqu'à la fin du mois de décembre 2011 et dont le montant en principal ne dépasse pas les deux mille dinars par agriculteur à la date de leur obtention et qui ont été accordés sur des ressources budgétaires ou sur des crédits extérieurs empruntés directement par l'Etat. Une telle mesure va coûter un montant important que l'Etat va supporter, et ce, pour permettre aux intéressés d'équilibrer un tant soit peu leurs finances pour qu'ils continuent leurs activités dans des conditions normales. Toutefois, pour bénéficier de ces dispositions, le taux de remboursement du principal du crédit ne doit pas être inférieur à 10%. Les montants non remboursés sont payés sans intérêts selon un calendrier d'une durée maximale de cinq ans décomptée à partir de la date de la conclusion du calendrier. L'Etat prend en charge, dans la limite de dix millions de dinars, les intérêts de rééchelonnement résultant de la consolidation du principal des crédits agricoles accordés sur les ressources ordinaires des établissements de crédit ayant la qualité de banque obtenus jusqu'à la fin du mois de décembre 2011 et dont le montant en principal ne dépasse pas deux mille dinars par agriculteur à la date de leur obtention. A condition, cependant, que la période de consolidation ne dépasse pas cinq ans et à un taux d'intérêt fixe ne dépassant pas les 5%. Cet allégement d'une partie importante des charges des agriculteurs et des pêcheurs devrait les encourager à produire plus et mieux, surtout si les conditions climatiques sont favorables. Certes, le problème de la main-d'œuvre se pose toujours avec acuité notamment au cours des récoltes d'olives et de céréales, plusieurs jeunes ne voulant plus s'adonner aux activités agricoles, même si la rémunération proposée est raisonnable. Cela peut avoir un impact négatif sur la productivité, dans la mesure où l'agriculteur est contraint dans la plupart des cas de recourir aux femmes habitant la région pour participer à la semence ou à la récolte. Une fois le problème de l'endettement résolu, les agriculteurs seront en mesure d'améliorer la rémunération des travailleurs, de diversifier les plantations et d'acquérir les intrants et les équipements nécessaires.