Du 23 au 27 avril, aura lieu, dans différents espaces, la 1ère édition de ‘‘Med Memories'' qu'organise l'Association de la documentation audiovisuelle du patrimoine tunisien (Adapt). Il arrive un moment dans la vie de l'homme de culture où, au lieu de gémir et de se plaindre, il paye d'audace et décide d'agir. C'est l'appel pressant de la conscience. Mais, surtout, le constat d'un vide qui, si rien ne vient le combler quelque peu, continuera à ensevelir jour après jour, pas seulement la mémoire collective, mais l'Histoire même du pays. Aujourd'hui, sans prétendre que c'est déjà chose faite, il y a un réveil, une prise de conscience qui va faire en sorte que soient exhumés et préservés des pans entiers du patrimoine tunisien. Beaucoup mieux que le mot (audio) ou l'écrit (Histoire), c'est l'image qui est à présent appelée à la rescousse de la sauvegarde de notre identité culturelle, artistique et, en l'occurrence archéologique, unique témoin tangible (malgré l'érosion) de notre passé. C'est à peu près l'esprit qui a motivé les fondateurs de l'Adapt à organiser ce 1er Festival international du film du patrimoine. Objectif : récupérer autant que faire se peut la mémoire du peuple, la préserver et sauvegarder ce qui peut l'être encore. A l'échelle méditerranéenne Comme son nom le dit (« Med Memories of Tunisia), le Festival est ouvert sur les pays de la Méditerranée, soit, pour cette 1ère session, la France, l'Italie, le Maroc, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie en tant que participants officiels. A dire vrai, nous ne savons pas si ces pays ont subi, eux aussi, les avatars de la négligence et de l'indifférence qui auraient biffé, même partiellement, la mémoire de leurs peuples, mais, à travers leurs films, ils viendront nous faire part de leur expérience en matière de préservation audiovisuelle des vestiges du passé méditerranéen. D'ailleurs, est prévue une séance de formation à la technique de restauration des supports audiovisuels. Espaces de projections 25 films sont prévus tout au long de cette édition inaugurale qui démarrera le 23 avril avec une manifestation de rue à la Place du 14-Janvier à Tunis, moyennant des tentes avec spectacles folkloriques et même de la gastronomie traditionnelle dite patrimoine immatériel. Quant aux espaces de projection des films, il s'agira du Musée de Bardo, du Club Tahar Haddad, Tahar Ben Achour à la Marsa, Qobbet Enn'hass à la Manouba, Bir Lahjar, et les maisons de la culture d'Oued Ellil et de Tébourba. C'est un film syrien, La planète rouge, qui ouvrira le Festival au Musée du Bardo, et c'est la maison Bir Lahjar qui assurera la clôture. En principe, les projections, deux films par jour, se dérouleront à partir de 15h00, puis de 17h00. Parmi les films proposés, trois seront donnés en avant-première. Hommage Il est signalé au programme du Festival une compétition ouverte aux cinéastes tunisiens et méditerranéens professionnels, avec une section pour les courts-métrages et une autre pour les longs-métrages, ainsi qu'un hommage qui sera rendu au réalisateur et sociologue Ahmed Harzallah pour son travail de conservation de la mémoire du folklore tunisien, au journaliste et réalisateur Mohamed Khouidhi, le premier à avoir filmé les événements politiques majeurs en Tunisie, et au chercheur Abdeljelil Témimi, fondateur et directeur de la Fondation Témimi pour la recherche scientifique et de l'information. Ces informations ont fait l'objet, avant-hier à Tunis, d'une conférence de presse à laquelle ont participé Fethi Ben Othmane, Habib Mestiri et Nacer Sardi, respectivement président, secrétaire général et, coordinateur général de l'Adapt.