Hormis quelques tentatives de Belaili, les « Sang et Or » ont peiné à sortir la balle du milieu L'entraîneur espérantiste ne croyait pas si bien dire lorsqu'il a déclaré après le match de La Marsa que : «Le plus dur commence». Des propos qui ont eu tout leur sens samedi soir sur la pelouse du Stade de l'union maghrébine à Béjaia. Les «Sang et Or» n'ont pas eu la tâche facile. Pourtant, ils croyaient débarquer en terre connue. Antar Yahia et Youssef Belaïli, deux enfants du pays, connaissent mieux que quiconque l'équipe de Bejaia. Certes, Antar a bien su barrer la route aux coéquipiers de Zafour, mais les défenseurs de Béjaia connaissent également très bien Belaïli. Le milieu offensif «sang et or» s'est battu tout au long de la rencontre avec l'espoir de marquer au moins un but. Une promesse prononcée à la veille du départ mais qu'il n'a pu tenir malgré toute sa bonne volonté. Une entame difficile Avant de s'envoler pour l'Algérie, Maher Kanzari et ses poulains n'ont pas cessé de répéter : «L'équipe de Béjaia est très technique et son ossature est composée essentiellement de jeunes joueurs». Jeunes oui, mais ils avaient assez de maturité tactique pour serrer les débats dans le milieu du terrain. Une bataille du milieu que ni les Tunisois ni les Algériens n'ont réussi à remporter. Il fallait aussi courir derrière eux pour essayer de les rattraper. C'est aussi cela l'inconvénient d'affronter une équipe formée de jeunes. Si elle n'a pas été au rendez-vous sur le plan offensif, l'Espérance s'est bien comportée sur le plan défensif. Un peu trop même. En optant pour trois pivots (Mouelhi, Traoui et Ragued), appuyés par un duo axial (Antar-Dhaouadi) qui n'a pas failli à sa mission puisque le gardien n'a pas vraiment été inquiété, l'entraîneur de l'EST a réussi un de ses objectifs en terra algérienne : ne pas encaisser de but. Toutefois, l'entrée en matière a été difficile. Les «Sang et Or» ont dû attendre la 29' pour qu'ils créent leur première occasion digne de ce nom. L'auteur de cette occasion a été bel et bien Youssef Belaïli, seul joueur espérantiste qui excelle ces derniers temps. Et c'est là la faiblesse de l'Espérance : à lui seul, l'algérien ne peut pas faire des miracles si ses coéquipiers se contentent du juste nécessaire. Il y a même des joueurs qui n'ont pas trouvé la réussite qu'on leur reconnaît, à l'image de Harisson Afful dont les montées se sont faites rares. Clottey : du temps à rattraper En deuxième mi-temps, les Espérantistes ont avancé d'un cran, sans être efficaces pour autant. Le même scénario s'est reproduit : Belaïli a été partout sur le terrain et là où il va, il y avait au moins deux joueurs adverses qui lui collaient à la peau. A lui seul, il ne pouvait pas mieux faire que de tirer à deux reprises sur la transversale. C'est qu'à côté, Haythem Jouini a manqué terriblement de la puissance pour que l'attaque espérantiste soit efficace dans les derniers mètres. Deux choses essentielles ont fait défaut aux actions offensives espérantistes : la recherche de la profondeur et la dernière touche qui fait la différence. L'incorporation de Clottey à la 78' a apporté un léger mieux à l'animation offensive. Son entrée a permis de libérer son compatriote Afful qui a effectué quelques montées. Toutefois, Clottey manque du temps de jeu. Il est encore en rodage, ce qui explique entre autres son entrée tardive. Hier encore, Haythem Jouini a été l'auteur d'une prestation mi-figue, mi-raisin. Ce jeune attaquant est en baisse de régime depuis cinq matches. On comprend qu'il n'est pas assez mature pour maîtriser son énergie, comme a beau expliquer son entraîneur. Mais il est temps qu'il grandisse, car la vie d'un footballeur est trop courte. Cela dit, le match retour qui aura lieu dans deux semaines à Radès s'annonce plus difficile. Dur, dur, sera le retour : c'est le moins qu'on puisse dire pour une Espérance qui n' a pas réussi à trouver la faille. Le pire scénario pour le match retour serait que les Algériens marquent un but et se replient derrière. Et dans ce jeu, ils passent maîtres en la matière. Aux «Sang et Or» d'être suffisamment puissants pour percer la défense algérienne.