Le secteur arbitral est sens dessus dessous. La dernière vague de suspensions réveille subitement les vieux démons Face à la farce de la gestion arbitrale de la phase du play-off en Ligue 2, les responsables sont montés au créneau, en tête desquels le président de la Fédération, Wadii El Jary. La réunion tenue par ce dernier en début de semaine avec la direction nationale d'arbitrage a débouché sur une série de sanctions : - Suspension d'un mois pour Maher Harrabi et Hichem Barkallah - Suspension jusqu'à la fin de la saison pour Adel Seghaïer, Issam Rahmouni, Fayçal Bannani, Ridha Rehimi, Makram Essafi et Mohamed Bakir. Il y eut certes des bourdes inqualifiables, notamment de la part du trio ayant sifflé dimanche dernier l'affiche Grombalia Sport-Union Sportive de Ben Guerdane. Rahmouni et ses assistants ont indiscutablement touché ce jour-là le fond. Tout le monde reconnaît les faits. Sauf que... l'Association des arbitres a vivement dénoncé l'attitude observée par les instances à l'occasion. «Comment se fait-il que des arbitres soient écartés sans avoir été convoqués et écoutés ? Qui a réellement pris ces décisions ? Peut-on admettre qu'un referee ayant obtenu une excellente note de 8,5 sur 10 (Maher Harrabi à l'occasion de SRS-USBG) soit sanctionné un mois ?». Autant d'interrogations affichées par Amine Barkallah, président de l'association des arbitres, qui critique vertement l'interventionnisme du président fédéral : «Que cesse la tutelle d'El Jarii sur le secteur ! Nous allons proposer sous quinzaine un projet de réforme du domaine», réplique-t-il. Démagogie ? Or, en cette phase critique de la saison, de lourdes présomptions pèsent sur la famille de la direction nationale d'arbitrage, laquelle s'expose à tous les courants d'air et à toutes formes d'immixtions, selon l'aile «indépendantiste» du secteur, jalouse de son autonomie et de sa liberté de décision. Il fallait faire avaler la couleuvre de ces méga-suspensions. Le discours se veut dès lors concret, alors que d'autres le soupçonnent d'être pompeux et démagogique. Il repose en tout cas sur les éternels chantiers de «mûrissement» d'une nouvelle cuvée d'hommes en noir, «porteurs de beaucoup d'espoirs», à en croire l'équipe de Awaz Trabelsi, président de la direction nationale d'arbitrage. 21 arbitres et 39 assistants vont mûrir au contact des matches de classement, ensuite de la coupe de la fédération, entend-on dire. Le séminaire prévu les 3 et 4 mai dans hôtel de Hammamet-Nord va permettre de définir un peu mieux les priorités les concernant, apprend-on auprès de la DNA. Les contempteurs ne sont pas loin de considérer l'annonce de toutes ces actions comme de la poudre aux yeux. Il n'en reste pas moins que la famille de l'arbitrage national ne peut trouver la sérénité tant recherchée qu'au prix d'une prise de conscience salutaire, et non des sanctions derrière lesquelles, au lieu de l'intimidation, on débouche sur une défiance et sur un stérile bras de fer.