En moyenne, chaque année, environ quinze mille personnes se font opérer de la cataracte en Tunisie. L'affection ne connaît pas de frein, la chirurgie non plus Le spectacle est assez courant chez nous, presqu'ordinaire : des hommes et des femmes, la plupart du temps la soixantaine passée, circulent, un bandage sur l'œil. La cause est également quasiment anodine : c'est la conséquence des suites d'une opération de la cataracte. La cataracte qui est l'opacification du cristallin, sorte de lentille dont la fonction consiste à concentrer les rayons lumineux sur la zone centrale de la rétine, frappe prioritairement les personnes de plus de soixante ans (60% de la population âgée de plus de 65 ans). C'est la cataracte dite «sénile». Toutefois les plus jeunes, et dans certains cas des enfants même, peuvent en être affectés. La maladie se répand d'une manière frappante dans les pays industrialisés où l'espérance de vie est de plus en plus importante. Nous n'en sommes pour autant pas à l'abri car, et selon le ministère de la Santé publique, la maladie demeure de loin la principale affection traitée dans les services d'ophtalmologie et chaque année, quelque quinze mille personnes en moyenne se font opérer de la cataracte. A l'échelle planétaire, les chiffres sont autant éloquents avec en moyenne et d'après l'Organisation mondiale de la santé, trois à trois millions et demi de personnes qui se font opérer chaque année de la cataracte. Très souvent et du moins en Tunisie, la luminosité est mise à l'index comme étant la principale cause de la pathologie. Une des causes, peut être bien, mais la principale, rien n'est moins sûr, car et jusqu'à nouvel ordre, la science n'est pas encore parvenue à déterminer avec exactitude l'origine de la cataracte. Par contre, des facteurs favorisants ont été mis en évidence, tels que des facteurs nutritionnels comme l'abus d'alcool, le tabac, l'hypertryglicéridémie, des facteurs environnementaux (pollution industrielle, radiation solaire ), certaines maladies oculaires ( myopie, glaucome) ou chroniques (hypertension artérielle, diabète, traitement à base de corticoïdes…) Ce que l'on sait par contre c'est qu'il existe plusieurs types de cataractes. La plus connue et la plus courante également est la «sénile». Elle affecte les plus âgés d'entre nous jusqu'à 50% de la tranche d'âge 75 à 85 ans en Europe. Viennent ensuite les cataractes congénitale (elles sont héréditaires et frappent l'enfant), traumatisante (conséquence d'une blessure au cristallin), toxique (dues à un traitement à long terme à la cortisone) et secondaire (résultant d'une maladie telle que le diabète). Bien qu'affectant un organe extrêmement sensible, la cataracte est relativement facile à soigner. Jusqu'à nos jours il n'existe pas, à proprement parler, de traitement médical. Seule la chirurgie est à même de «guérir» de la cataracte et là aussi les progrès sont remarquables. Il s'agit tout simplement d'extraire le cristallin de l'œil et de glisser à la place un implant ou lentille. Cette méthode qui se pratique par micro-incision a l'avantage de réduire considérablement la plaie ouverte passant de 12 à 2 mm, aujourd'hui. Dans 95% des cas les résultats sont positifs, le patient pouvant rapidement recouvrer une vision égale à celle qui a précédé l'affection. Les complications postopératoires sévères sont rares. Aujourd'hui, des millions de seniors dans le monde et grâce aux progrès dus à la chirurgie de la cataracte ont de nouveau le droit de vivre normalement. Ils peuvent reprendre le volant de leur voiture, s'adonner au plaisir du jardinage, de la lecture ou tout simplement suivre le télé-journal.