Avant la fin d'une saison où il a avalé tant de couleuvres et en a vu de toutes les couleurs, Wadi El Jary n'en finit pas avec les dégâts de son mandat ! Wadi El Jary a un don incomparable : savoir jouer les pompiers et éteindre le feu avant qu'il ne se propage. En état d'alerte maximum, son bureau est ouvert à tous ses détracteurs occasionnels qui viennent lui exprimer leur colère et leur indignation. Il les écoute longuement, leur fait savoir qu'il partage entièrement leurs sentiements et qu'il n'est là que pour préparer les dégâts. Le coup classique selon la formule de Mokhtar Tlili : les faire taire d'abord puis les mettre hors d'état de nuire. Ainsi, quand Mahmoud Baroudi, député à l'ANC et membre du bureau directeur de GS, ulcéré par la prestation houleuse de l'arbitre Issam Rahmouni et ses deux assistants, brandit la menace d'un retrait de confiance de ce bureau fédéral par les clubs, le président de la FTF s'empresse de calmer ces ardeurs belliqueuses et sanctionne illico-presto —comme il se doit d'ailleurs — ce trio arbitral. Un arbitre internaitonal de gros calibre (Youssef Sraïri) est désigné pour le match qui suit (GS-ESBK). Résultat : victoire de Grombalia et fin d'une polémique comme par enchantement! Quand, quelque temps auparavant, a éclaté la fameuse affaire du match à rejouer SG-CSS et les remous qu'elle a engendrés, Wadi El Jary est monté aussi au créneau pour tempérer la colère des responsables des deux équipes et les rassurer à sa façon quant à leurs objectifs respectifs. Résultat : le CSS est qualifié au play-off et le SG assure son maintien en Ligue 1. Quand l'OB et EGSG, à un moment crucial du parcours, crient à l'injustice et menacent de se retirer de la compétition, le président de la FTF reçoit les membres de leurs comités directeurs et leur assure qu'il prend à bras le corps leurs revendications et que les erreurs d'arbitrage ne seront plus pour eux qu'un mauvais souvenir. Résultat : l'OB et EGSG conservent leur précieux fauteuil en Ligue 1. Mais en dégoupillant ces crises, une à une, comme on dégoupille une grenade, Wadi El Jary n'est pas pourtant arrivé au bout de ses peines car il a, entre-temps, oublié les sans-voix. Ali Oueriemmi, président de l'ESZ, se rattrappe et surgit après la fin de la compétition pour crier à son tour à l'injustice et dénoncer un championnat «faussé». Trop tard cette fois pour que le président de la FTF puisse esquisser le moindre geste de compassion et trouver une solution miracle. Slim Riahi, président du Club Africain, ne le ménage pas non plus et enfonce le clou en lui envoyant un cadeau empoisonné : les enregistrements et les dessous d'une sombre affaire de corruption qu'il lui demande d'élucider. Cette fois, Wadi El Jary en a marre. Ne savant à quel saint se vouer, il renvoie le dossier dont il a une peur bleue à la justice avant de se racheter sous l'effet de stupéfaction du milieu sportif et de convoquer tous les suspects dans cette triste affaire pour les auditionner demain (mercredi). Plus que jamais dans la peau d'un roi dont le trône est menacé, Wadi El Jary cherche la réponse à cette question qui le chiffonne : comment déblayer tout ce terrain miné et semé de tant d'embûches et tenir jusqu'à 2014?