Pour la deuxième journée consécutive, le mont Chaâmbi est le théâtre d'affrontements entre les forces de sécurité et de l'armée, d'une part, et des bandes armées se réclamant du terrorisme religieux, d'autre part. Armées jusqu'aux dents, surentraînées et bien retranchées dans le relief montagneux de la région, ces bandes ont infligé de lourdes pertes morales et physiques aux éléments des divers corps constitués de défense et de sécurité. Le tribut payé s'élève jusqu'ici à treize blessés dont l'un a été amputé des deux jambes, l'autre ayant perdu la vue. Certains se trouvant dans un état grave risquent même de perdre la vie. Dans l'urgence et l'indigence des informations officielles, La Presse a tenté de livrer un certain nombre d'éléments permettant à ses lecteurs de s'informer et de se faire une idée précise sur l'ampleur de l'enjeu sécuritaire et sur la gravité de la menace terroriste sur notre pays. Un analyste militaire nous explique que les jihadistes terroristes ont clairement opté pour l'escalade. Ces dernières opérations dans le gouvernorat de Kasserine sont en fait un prélude à des actions encore plus meurtrières. Pour sa part, un spécialiste des groupes jihadistes impute cette recrudescence de la violence au laxisme sécuritaire dont les autorités ont fait montre depuis longtemps. Il appelle, dans ce contexte, à ce que la société civile maintienne la pression sur les gouvernants afin d'éradiquer ce phénomène. Un officier supérieur de l'armée nationale en retraite exprime sa conviction que les mines posées par ces bandes dans des régions montagneuses sont l'œuvre de professionnels de crimes. Le porte-parole du Syndicat national des forces de sécurité, Chokri Hamada, insiste, quant à lui, sur le manque de moyens mis à la disposition des forces sur le terrain pendant les opérations de ratissage et en cas d'accidents.