Le play-off? On n'en parle presque pas. Notre football est entre les mains de la justice Voyez un peu ce qui se passe ailleurs : on parle de verdicts (que personne ne conteste), de bilans, de tactique, de départs, d'arrivées, de continuité ou alors de reconstruction. Football, toujours football, encore football même si, parfois, les verdicts, les bilans ou alors l'œuvre de reconstruction sont compliqués et parfois même douloureux. Le PSG s'apprête à fêter son titre de champion dans la polémique. Ancelotti veut partir, Leonardo n'est pas en symbiose avec son président, Naceur Khelaïfi; Lavezzi n'est pas heureux, Ibrahimovic menace; Barcelone doit reconstruire sa défense et son attaque, le Real Madrid sortira probablement bredouille de sa saison et devra, encore une fois, réinvestir; le Bayern cartonne, mais perdra Heynckens et verra arriver Guardiola; l'Inter est au plus bas... mais on parle et on discute football; on n'entend parler ni de Ligue, ni de fédération et encore moins de présidents de clubs. Chacun fait son boulot, on fait le bilan à l'arrivée et chacun assume sa responsabilité, sans empiéter sur celle de l'autre. Du côté de chez nous, ce n'est pas du tout la même musique. Alors qu'on devrait fêter l'arrivée du play-off et la grande confrontation pour le titre, ça tire à boulets rouges de tous les côtés, ça s'insulte sur la une des journaux, derrière les micros des radios et sur les plateaux de télé et ça se bat comme des chiffonniers sous l'œil passif et... complice d'une Ligue et d'une fédération impuissantes qui ne contrôlent plus rien et qui entretiennent l'illusion d'exister. Notre football est malade de ses instances, malade de ses clubs, malade de ses joueurs et de ses arbitres. Un football qui, à force d'écouter et de consulter les avocats, a fini sa course dans les tribunaux. Par ces temps qui courent, il vaut mieux être expert en droit pénal qu'en football. Nous, journalistes, nous pouvons ranger nos plumes et nos illusions... perdues. Il y a de moins en moins de place pour nous dans cette ambiance envahie par les intrus de tous bords et où il y a beaucoup à gagner en notoriété et en avantages matériels divers. Qui parle, aujourd'hui, vraiment de play-off? Qui parle de technique et de tactique? Qui parle d'effectifs, d'atouts offensifs, d'entrejeux et de faiblesses défensives? Pourtant, l'affiche est belle avec quatre (ou cinq si vous voulez) clubs de haut niveau. Bravo les gars, vous avez fini par gagner. Une fin de saison sous le signe d'un maudit article 22, sous le signe de la démission. Pour quand le prochain article? Pour quand la prochaine affaire? Le pire dans tout cela? C'est qu'on ne «profitera» pas de ce scandale pour assainir un football malade de ses contradictions, de ses pratiques et de ses intrus, mais qu'on fera en sorte d'étouffer l'affaire pour que prospèrent la Ligue, la FTF, les dirigeants intéressés, les joueurs voraces, manipulés et manipulables. La Fifa a toujours regardé d'un œil bienveillant notre football, mais il n'est pas dit qu'elle continuera à le faire. L'image de notre football est considérablement ternie. Nous sommes désormais ceux par qui le scandale, les scandales arrivent. Pis encore, tout le monde semble s'en accommoder!