Les hommes d'affaires restent perplexes quant aux placements de leur argent, aux augmentations de leurs capitaux, à la diversification de leurs activités, à l'ouverture sur d'autres marchés... L'indice de confiance montre que la situation, souvent en dents de scie, laisse les entrepreneurs soucieux. Ces derniers cherchent des vis-à-vis confirmés, solides... une capacité d'écoute élevée de la part des hauts responsables du gouvernement, des solutions concrètes à leurs problèmes, une transparence à tous les niveaux... Malgré les hauts et les bas, les investisseurs croient à leurs projets et cherchent à rengraisser la machine. Ils croient fermement à l'avenir de la Tunisie et au pouvoir de ses hommes. D'après les multiples enquêtes menées par le Centre tunisien de veille et intelligence économique relevant de l'Iace, l'indice de confiance des chefs d'entreprise se situe à un niveau positif +20.6 %. Les entrepreneurs interrogés, à la fin du quatrième trimestre 2012, œuvrent notamment dans les industries manufacturières. Les taux avancés par cette même structure au cours des précédentes éditions de cette enquête (2010 et 2011), annoncent des valeurs respectives de -9.8% et de 12.9%. Cette importante reprise de l'indice de confiance confirme le caractère transitoire de la baisse. Tout cela est-il suffisant pour une véritable reprise de l'investissement? Commerce et commerce extérieur : Anticipation favorable L'indice de confiance dans le secteur commerce a enregistré au début de l'année 2013 à travers l'enquête trimestrielle de conjoncture menée par le Centre tunisien de veille et d'intelligence économique une importante remontée en passant de -10.3% à 8.7%. Cette remontée assez spectaculaire découle de trois sources d'optimisme distinctes de la part des enquêtés. Les deux premières correspondent à une anticipation favorable relativement à l'activité future et à la situation financière dans le secteur commercial alors que la troisième raison résulte d'une anticipation à la hausse sur les prix de vente dans le secteur, exclusion faite des variations saisonnières. Selon les dernières statistiques de l'INS et au cours du premier trimestre de l'année 2013, les échanges commerciaux de la Tunisie avec l'extérieur ont enregistré en volume (prix constant) une augmentation à l'export de 4.1% et une baisse de 2.0% à l'import. Cette évolution résulte d'une augmentation enregistrée au niveau des prix à l'export de 4.2% et à l'import de 6,0%. En valeur, les échanges ont atteint au cours de cette période 6.983,1 MD en exportations et 9.402 MD en importations, enregistrant respectivement une hausse de 8.5% et de 3.9% par rapport à la même période de l'année 2012. En avril 2013, la balance commerciale extérieure de la Tunisie enregistre un solde de -3.412,3 MD, contre -3.316 MD en 2012 et -2.420,5 MD en 2011, soit une perte de 96,3 MD par rapport à 2012 et de 991,8 MD par rapport à 2011. Le taux de couverture a augmenté de plus de 1 point et passe de 72,2% à 73,5% par rapport au même mois en 2012 et a baissé de 3,5 points par rapport au même mois en 2011. Les exportations sont passées de 3.063 à 3.580,2 MD, soit une augmentation de 16,9%. Les importations ont évolué de 9,9%, passant de 8.328,3 à 9.155,3 MD. Les services : Perspectives prometteuses, malgré tout L'indice de confiance dans le secteur des services a baissé légèrement en passant de -1.8%, enregistré au trimestre précédent, à -3.3% durant la dernière enquête du Ctvie. Cette diminution découle d'une perception globale relativement négative de l'économie concernant le trimestre passé et une anticipation assez positive en ce qui concerne l'évolution future. «La grande majorité des chefs d'entreprise de services interrogés déclare qu'elle ne voudrait pas s'engager dans des dépenses pour augmenter la taille de leurs entreprises et qu'elle reste assez satisfaite du niveau d'investissement actuel», déclare cette dernière enquête. Toutefois, les entreprises interrogées se sont montrées moins préoccupées par l'évolution future du volume de la demande, du niveau global de leurs activités, des perspectives de vente et des conditions de financement qu'elles jugent favorables. Investisement et IDE : Forte baisse du tourisme et de l'immobilier Durant les trois premiers mois 2013, l'investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 878,8 MD, contre 1.084,3 MD, durant la même période de l'année 2012, soit une baisse de 19%. Le nombre de projets déclarés a atteint 1011, au cours des trois premiers mois 2013, contre 1175 en 2012, soit une diminution de 14%. Ces projets permettront la création de 17.316 postes d'emplois, contre 21.675 postes d'emplois durant les trois premiers mois 2012, soit un recul de 20,1%. Selon les données publiées par l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa) et pour les trois premiers mois de l'année 2013, le flux des investissements directs étrangers (IDE) a atteint 393,7 millions de dinars, contre 440,6 MDT en 2012, soit une régression de 10,6%. Ces investissements sont répartis entre IDE avec un montant de 373,7 MD et investissements de portefeuille atteignant les 20 MD. Jusqu'à fin mars 2013, les chiffres montrent que les activités touristiques et du secteur de l'immobilier ont connu la plus forte baisse d'IDE par rapport à 2012, à savoir 50%, suivies de celles des secteurs des industries manufacturières (48,3%), des services (39,9%) et de l'énergie (20%). Les nouveaux investissements ont contribué à la création de 12 nouvelles entreprises contre 24 au cours du premier trimestre de 2012 et l'extension de 29 unités déjà installées contre 70 au cours de la même période de l'année dernière. 646 nouveaux postes ont été créés au cours du premier trimestre de 2013, contre 1.792 une année auparavant.