L'empreinte du technicien hollandais Ruud Krol est là. Empreinte du football total, basé sur les passes courtes, l'occupation rationnelle du terrain et la complémentarité entre les lignes. Cela rappelle aux nostalgiques le bon vieux temps : le football pratiqué par le CSS durant les années 60, précisément lors du passage du Yougoslave Milan Kristic de 1961 à 1965. Ce fut l'ère de Aleya Sassi, Mongi Dalhoum, Ali Graja, Abdallah Hajri et autre Moncef El Gaïed, suivis peu de temps après par Hamadi Agrebi, Mohamed Ali Akid et Mokhtar Dhouib. De Kristic à Krol Krol est-il en train de suivre les traces de Kristic? On est enclin à le croire. Une confirmation nous est venue dimanche dernier des cellules des supporters du club qui ont eu l'idée de présenter du haut des gradins du «M'hiri» une grande banderole avec deux grandes photos de Kristic et de Krol, avec pour commentaire: «Le CSS pratique le plus beau football avec eux». Certes, bien du travail reste à faire pour atteindre les objectifs visés par le technicien hollandais. Mais les résultats sont là pour confirmer que l'équipe est sur le bon chemin. Elle est pour le moment en tête du classement de la phase du play-off, et ce, à une journée de la fin du championnat. Elle occupe également la première place des meilleures lignes d'attaque avec 9 buts à son actif, suivie de l'EST avec 6 buts en cinq matches disputés et l'ESS avec cinq buts... Puis des jeunes du cru commencent à percer comme Mohamed Mansar (même si ce dernier vient de contracter une grave blessure au niveau du genou qui va l'éloigner des terrains pour une longue période). Avec lui, il y a lieu de citer les noms de Ghazi Chellouf, Houssem Louati, Brahim N'dong, Ferjani Sassi, Wassim Kammoun, lesquels ont une moyenne d'âge d'à peine vingt ans. C'est le blé qui monte. Mais pour Krol, bien des insuffisances demeurent encore béantes : «Cela nécessite beaucoup de travail et une application sans faille des consignes du jeu, tout en gardant les pieds sur terre pour ne pas verser dans l'autosatisfaction, péché mignon de certains». Préoccupation majeure Ce qui préoccupe toutefois le plus le technicien hollandais, c'est l'état actuel des terrains d'entraînement au «M'hiri» comme de celui de jeu : «Il nous est impossible d'enchaîner les passes sur des terrains pareils. Cela constitue un grand handicap pour pratiquer le football total escompté. Je lance à cette occasion un appel pressant à tous ceux qui veillent sur le sport en Tunisie pour trouver des solutions à ce problème préoccupant», a-t-il enchaîné. Inspiration et créativité Krol a tenu a préciser à cet égard que «le football est un art, comparable à la peinture, où l'inspiration et la créativité devraient être de mise pour pratiquer du beau jeu et savoir gérer les matches». Concernant son avenir proche, Krol a souligné qu'il est sous contrat avec le club pour une période de deux saisons. Et d'ajouter : «Pour le contrat, je n'y pense pas pour le moment, tant que j'arrive à faire mon boulot sereinement et avec beaucoup de cœur, ce qui est essentiel. Le reste n'est que de petits détails qui ne me préoccupent pas... Je suis bien à Sfax, et j'éprouve du plaisir à travailler aux côtés de mes collaborateurs et avec des joueurs à l'ambition certaine pour progresser». Krol a confié que, pour le moment, l'objectif est de mériter le titre de champion pour lequel tout un chacun se sent investi : «Cette dernière victoire remportée face à l'ESS nous a ouvert la voie du podium, ce que nous tenterons d'exploiter à bon escient mercredi prochain (demain) pour mériter cette distinction. Ce sera un motif supplémentaire pour négocier ce match avec beaucoup de concentration», a-t-il souligné.