Entre le CSS qui piaffe d'impatience de recevoir le trophée et l'ESS qui ne désespère pas d'obtenir gain de cause, le Cnas tranchera. La saison sportive 2012-2013 n'en finit pas de tenir le paysage sportif et de l'embraser. Après l'article 22, l'article 17 du code disciplinaire a pris le relais, en attendant la décision imminente et définitive du Cnas. A l'origine de tout ce nouveau remue-ménage, un article 13 ordinaire et anodin du code disciplinaire de la FTF qui stipule que «le joueur averti et participant par la suite à cinq (5) matches officiels sans encourir la moindre sanction voit son dernier avertissement supprimé». Nombreux sont les joueurs qui bénéficient au cours de la saison de cette remise de peine. Le joueur du CSS Amin Abbès a été l'un d'eux cette saison, mais il se trouve que l'un des 5 matches auxquels il a participé sans encourir la moindre sanction pour effacer un avertissement de son fichier disciplinaire est l'inoubliable match SG-CSS interrompu par l'arbitre Makrem Lagguem suite aux incidents que l'on sait. Ce match devra-t-il être pris en considération dans le décompte des cinq matches nécessaires à l'effacement d'un avertissement ? La réponse à cette question constitue le cœur de cette affaire. La Ligue nationale de football professionnel, puis la commission nationale d'appel ont répondu par l'affirmative. Elles se sont appuyées sur l'un des alinéas de l'article 17 du même code disciplinaire qui indique que «le match interrompu ou arrêté est inclus dans le décompte des matches de suspension». Par simple recours au parallélisme des formes, le match SG-CSS arrêté est donc inclus, toujours selon elles, dans le décompte de cinq matches nécessaires à l'effacement de l'avertissement du joueur Amin Abbès. L'évocation introduite par l'ESS qui conteste cet avis a donc été rejetée. La Lnfp et la CNA sont allées, à nos yeux, un peu vite en besogne et leur lecture de l'article 17 a été un peu raide, car il n'est pas facile de trancher entre leur avis et l'avis contraire de l'ESS qui estime qu'un match interrompu par l'arbitre suite à des incidents ne peut être inclus dans ce décompte. Comme beaucoup ont tendance à le penser. On ne peut pas, en effet, faire rejouer un match interrompu par l'arbitre suite à des incidents, annuler le plus important dans ce match, en l'occurrence son résultat, et paradoxalement maintenir un avantage, un bénéfice, un gain qui est l'inclusion de ce match arrêté dans le décompte de la suspension ou de l'effacement d'un avertissement. C'est purement insensé et le principe d'équité et d'égalité des joueurs devant la sanction ne peut qu'en souffrir s'il n'est pas tout simplement bafoué. Nous y reviendrons.