L'équipe nationale de football a, une nouvelle fois, déçu. Mais, indépendamment du résultat final de cette rencontre, pourtant important pour le reste du parcours, c'est la manière de jouer et l'état d'esprit général de l'équipe qui préoccupent. Sans entrer dans les détails, l'équipe a été tout simplement méconnaissable, totalement dépassée par son adversaire, pourtant, faut-il encore le reconnaître, un petit d'Afrique. Mais ce qui importe le plus, c'est que la responsabilité revient toujours à la même personne: l'entraîneur national. Ce poste qui, des années durant, a constitué un véritable casse-tête pour tous les amateurs du ballon rond, faute, toujours, d'un profil approprié. Et même avec l'éviction de Trabelsi, qui a fait des siennes tout au long de son mandat, l'on a cru que la fédération allait faire, cette fois-ci, le bon choix...Une simple illusion ni plus ni moins... puisque c'est Nabil Maâloul qui se retrouve, à la surprise totale de tous les puristes du football, à la barre. Maâloul qui a fait de ce poste un objectif stratégique, vital même... Et c'est à partir de là qu'on a commencé à s'inquiéter réellement . Car, après les deux revers des deux dernières coupes d'Afrique, on s'est attendu à une refonte totale de notre football avec à la clé des projections ou plutôt des planifications à long terme et non pas des solutions de rechange provisoires et inutiles. Toutes ces réserves suite à la nomination de Maâloul semblent légitimes et bien fondées. L'homme manque encore de certaines ficelles incontournables de ce métier. Il est beaucoup plus porté sur les polémiques que sur l'amélioration du jeu et du niveau de complémentarité du groupe. Double langage D'ailleurs, les multiples passages de cet entraîneur dans les différents clubs n'ont laissé que des mécontents. Et même le triplé avec l'EST était tout à fait ordinaire, car l'équipe était tellement efficace que, même sans entraîneur, elle aurait fait la même performance ou encore mieux. Mais ce qui est encore plus grave, c'est surtout cette lecture philosophique des orientations footballistiques de notre «entraîneur». Le nouveau sélectionneur de l'équipe nationale n'a pas tardé d'ailleurs à surprendre tout le monde lors de la présentation de la liste des joueurs retenus pour le match contre la Sierra Léone par une argumentation totalement insensée . La meilleure concerne la raison de la convocation de Salama Kasdaoui alors qu'il s'est montré totalement inefficace tout au long de la saison écoulée. Sur ce point, le technicien estime qu'un attaquant n'est pas appelé forcément à marquer des buts!!! La plus belle porte sur la non-convocation, comme toujours d'ailleurs, de Wissem Ben Yahia, l'un des meilleurs joueurs évoluant à l'étranger: A cette question, Maaloul est on ne peut plus philosophique: «Ben Yahia est un joueur charismatique, je ne peux pas me permettre de le laisser sur le banc!!! ». Difficile de décoder de tels messages, il faut faire partie d'abord des experts de la philosophie de l'Être de l'école Parménide ou dialectique. Ce qui désole réellement, c'est le double langage du sélectionneur national. En effet, tout au long de l'ère Trabelsi, Maaloul disait lors de ses attaques à répétition contre l'ex-coach que la titularisation de Ben Yahia est incontournable, car il a cette capacité d'adaptation à tous les schémas tactiques, sans parler bien entendu d'un registre technique assez riche. Aujourd'hui, il écarte le joueur pour des raisons tactiques! Ce qui donne une idée précise sur la personnalité de notre «technicien». Et on peut aller encore plus loin: le coach nationale semble beaucoup plus préoccupé par ses propres intérêts que du projet sportif de l'équipe nationale. Il suffit de rappeler ici que à quelques heures du match contre la Sierra Léone, Maaloul était préoccupé par le règlement de ses comptes, à travers son huissier notaire, avec l'Espérance... Aujourd'hui, il est impératif que les premiers responsables de notre football, ministère et fédération en tête de liste, agissent vite avant qu'il ne soit trop tard. S'il ne l'est pas déjà!