…estime le chef de l'Aiea VIENNE (Reuters) — L'Iran est un "cas particulier" pour l'Aiea en raison des soupçons sur le caractère militaire de son programme nucléaire, a déclaré hier le directeur général de l'agence de l'ONU, Yukiya Amato, pressé par les pays arabes de se pencher plutôt sur l'arsenal que posséderait Israël. "Je dois dire que l'Iran est un cas particulier en raison, entre autres, des questions liées aux possibles dimensions militaires de son programme nucléaire", a dit Amato à l'ouverture à Vienne d'une session du conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'ambassadeur de l'Iran auprès de l'Aiea a affirmé pour sa part que le principal problème n'était pas l'Iran, mais le potentiel nucléaire militaire de l'Etat israélien, qui n'a pas adhéré au traité de non-prolifération (TNP). L'agence nucléaire de l'ONU, qui regroupe 35 membres, devrait plutôt s'intéresser à ce qui se passe en Israël et qui "est une grave source d'inquiétude en matière de sécurité, pour la région comme pour le monde entier", a dit aux journalistes Ali Asghar Soltanieh. Il a évoqué l'arraisonnement meurtrier d'un convoi maritime d'aide humanitaire qui tentait de forcer le blocus de Gaza lundi dernier et a dénoncé les "crimes contre l'humanité" commis par les Israéliens. "Ces violations du droit international et le potentiel nucléaire (d'Israël) sont très dangereux pour la sécurité du monde", a-t-il insisté. Israël refuse d'adhérer au TNP et garde le mystère autour de son arsenal nucléaire, qu'il n'a jamais officiellement reconnu posséder. Cette semaine, lors de la réunion de Vienne, les Etats arabes membres de l'Aiea veulent que l'organisation oblige Israël à se plier à des inspections de ses sites nucléaires. Cette question n'avait pas été abordée par le conseil des gouverneurs depuis 1991. Amano doit présenter ses conclusions sur ce dossier lors de l'assemblée générale de l'Aiea en septembre. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté lundi dernier une déclaration des pays signataires du TNP appelant son pays à ouvrir ses installations nucléaires à des inspections de l'ONU. La déclaration adoptée le 28 mai par les 189 signataires du TNP, y compris les Etats-Unis, prévoit la convocation en 2012 d'une conférence sur la dénucléarisation du Proche-Orient. Elle invite en outre Israël à ratifier le traité.