La réalisation du pôle technologique agricole du Nord-Ouest a fait l'objet d'une importante réunion tenue récemment au siège du gouvernorat de Jendouba sous la présidence de M. Abdesslem Mansour, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, en présence de M. Hédi Slim, gouverneur de la région et des services concernés. Cette réunion a été consacrée à l'examen des différentes étapes de réalisation de ce technopôle, au plan des perspectives de développement et de l'identification des secteurs cibles. La création de ce pôle entre dans le cadre de la concrétisation des orientations ayant pour objectif de mettre en place des pôles technologiques qui seront le moteur principal de la recherche scientifique et du développement à l'échelle régionale et locale. Ce pôle, dont la création dans le gouvernorat de Jendouba est annoncée par le Chef de l'Etat le 13 juillet 2005, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du savoir, est un événement scientifique important, en raison de ses spécificités et de ses objectifs, dans le sens de la consolidation de la recherche scientifique, notamment pour les grandes cultures, afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Les objectifs de ce pôle sont le renforcement des relations entre la recherche scientifique et la formation, le développement des activités économiques, la promotion de la mentalité entrepreneuriale et la culture technologique, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et des produits agricoles et forestiers, l'encouragement de l'investissement direct et le partenariat avec les autres pays, ainsi que la création d'opportunités d'emploi. Au cours de la réunion, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'accélérer le rythme de la réalisation de ce pôle qui doit être axé sur les filières des grandes cultures et l'élevage. D'autres ont proposé l'installation de pôle, en premier lieu, dans la zone d'El Marja, délégation de Bou Salem, et ce, pour de multiples considérations, notamment la décision présidentielle du 12 mai 2008 recommandant de créer l'Institut national des grandes cultures à Bousalem, l'existence d'un important centre de formation professionnelle, d'une infrastructure et d'équipements techniques et fondamentaux. 76% des ressources hydriques nationales L'accent a été également mis sur la nécessité d'accélérer les travaux d'aménagement de la nouvelle zone industrielle de Bulla Reggia qui va abriter en deuxième lieu le pôle technologique et ses différents espaces technologiques. Les spécificités géographiques du site en tant que carrefour entre les quatre gouvernorats concernés : (Béja, Jendouba,Le Kef, Siliana) sont des atouts supplémentaires. L'Office de développement sylvo-pastoral du Nord- Ouest a été chargé de la réalisation d'une étude approfondie pour la conception de ce projet de pôle au niveau des spécialités, du site, des composantes, de la société de gestion et du programme d'investissement et de financement. L' étude d'identification et de pré-faisabilité du pôle a révélé une série de données et de chiffres qui comptent parmi les atouts économiques du district du Nord- Ouest. La superficie consacrée à la production végétale représente 16% de l'ensemble des surfaces agricoles du pays. Elle contribue à hauteur de 20% de la valeur de la production agricole nationale. Elle se base essentiellement sur les grandes cultures (79%) et l'élevage et à un degré moindre sur les cultures maraîchères (3%) et les arbres fruitiers (18%). Les données indiquent qu' à la faveur des efforts déployés dans cette région, 77% du potentiel des ressources hydriques ont pu être mobilisés, ce qui représente 67% des ressources nationales. La moyenne annuelle de la production des légumineuses qui s'étale sur une superficie de 38 mille hectares est estimée à 40 mille tonnes, soit 60% de la production nationale . La région contribue également à hauteur de 22 % de la production nationale des produits maraîchers, 30% des produits laitiers et 41% des viandes rouges. La moyenne des superficies destinées à la céréaliculture représente 39 % de l'ensemble des surfaces emblavées du pays et couvre 75% des besoins en blé dur et 30% en blé tendre. La région contribue à concurrence de 23% aux exportations nationales de blé. L'étude d'identification a mis en lumière certains problèmes relatifs aux superficies des exploitations agricoles jugées relativement réduites, à la qualité modeste des semences utilisées, à l'insuffisance de la mécanisation agricole et au manque d'encadrement et d'orientation des agriculteurs.