Hassine Abassi demande l'ouverture des archives sur la mort suspecte d'Ahmed Tlili en France Le président français François Hollande a demandé, hier, pardon à Mme Emna Om El Khir Hached, veuve du martyr Farhat Hached, pour l'assassinat, le 5 décembre 1952, de son époux et promis au nom de la France de révéler toute la vérité sur son assassinat. Lors d'une rencontre avec la veuve du leader syndicaliste Farhat Hached, il a, également, affirmé avoir ordonné l'ouverture des archives sur l'assassinat exécuté par l'organisation paramilitaire «La Main Rouge» qui était liée à l'appareil de sécurité des autorités coloniales françaises. Au cours de cette rencontre, la veuve du martyr Farhat Hached était accompagnée de son fils Noureddine Hached. Une décision courageuse De son côté, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Hassine Abassi, a salué le président français François Hollande pour sa décision courageuse autorisant de dévoiler toutes les archives sur l'assassinat de Farhat Hached et de les mettre à la disposition de la famille du martyr, de l'organisation syndicale et des historiens. «Nous avons attendu l'arrivée au pouvoir du neuvième président de la République Française pour prendre une telle décision», a-t-il dit. Abassi a déclaré, à l'issue de sa rencontre, hier, à l'hôtel de ville de Tunis, avec le président français que l'entretien a permis de passer en revue les relations de coopération bilatérales et les liens historiques unissant les deux pays ainsi que la situation des Tunisiens établis en France et les relations de l'Ugtt avec les syndicats français. Il a ajouté que l'entrevue a porté, également, sur la situation en Tunisie en période de transition et le rôle que l'Ugtt doit jouer en cette étape en vue de rapprocher les différentes factions politiques et de les réunir autour d'une table de dialogue. Abassi a ajouté avoir invité, lors de cette rencontre, le président français à ouvrir les archives relatives au leader syndicaliste Ahmed Tlili, afin de connaître toute la vérité sur sa mort «suspecte». Pour rappel, Ahmed Tlili a trouvé la mort en exil lors de son séjour en France entre 1965 et 1967. Le président Hollande s'est, auparavant, recueilli sur la tombe de Farhat Hached et y a déposé une gerbe de fleurs. Le président Moncef Marzouki, Hassine Abassi et Noureddine Hached, fils du leader disparu, étaient présents à la cérémonie de recueillement. D'autre part, le président français François Hollande s'est rendu hier matin au carré des martyrs à Séjoumi, où il a été accueilli par le ministre de la Défense nationale, Rachid Sabbagh. Le chef d'Etat français a salué, à son arrivée au carré des martyrs, les drapeaux français et tunisien au son des hymnes nationaux des deux pays, et passé en revue un détachement des trois armes qui lui rendait les honneurs. François Hollande a déposé une gerbe de fleurs au pied du mémorial en hommage aux martyrs. Le Président français, François Hollande, s'est rendu, par ailleurs, au Musée national du Bardo où il a pris connaissance des différentes composantes du musée qui propose une large variété de pièces archéologiques dont des mosaïques et des sculptures remontant, notamment, aux époques romaine et paléo-chrétienne. Accompagné de Mme Valérie Trierweiler, Hollande a parcouru certaines salles du musée, dont la salle paléo-chrétienne, la salle de la Musique et la salle des Trésors, portant un intérêt particulier à la salle de Carthage qui a rouvert ses portes, jeudi, après la restauration de ses différentes composantes (sculptures et autel). Fruits d'une convention-cadre signée, en novembre 2009, entre le musée du Louvre et l'Institut national du patrimoine (INP) et le musée du Bardo, ces travaux de restauration s'inscrivent dans le cadre d'un programme de coopération scientifique de 5 ans qui porte, notamment, sur la formation des jeunes, l'échange de compétences et la restauration de sculptures. Etaient présents lors de cette visite, le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk, la vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, Mehrezia Laâbidi, la ministre des Affaires de la femme, Sihem Badi ainsi que la directrice du musée Soumaya Gharsallah-Hizem. Au terme de cette visite, le président français, qui était également accompagné de l'ambassadeur de France à Tunis François Gouyette, le président de l'Institut du monde arabe (IMA) Jack Lang, le maire de Paris Bertrand Delanoë et le président directeur du musée du Louvre Jean-Luc Martinez, a annoté le livre d'or du musée du Bardo.