Il ne suffit pas de changer de discours. Encore faut-il une nouvelle recette et des actes Khaled Korbi est la dernière opération réussie par le comité clubiste en vue de reconstruire l'équipe et oublier le fiasco de la saison dernière. L'arrivée de Korbi ne sera pas le dernier coup sur le mercato: on promet encore d'autres transactions, on promet d'autres noms par un comité qui a toujours cette énorme masse d'argent, mais qui n'a pas encore une «feuille de route» claire et explicite sur l'avenir immédiat de l'équipe. Le plus gros enseignement à tirer du fiasco de la dernière saison est que l'argent ne fait pas le bonheur. Les prestations et les ambitions démesurées de Slim Riahi ont vite fini par tourner en véritable cauchemar. Mauvaise gestion, décisions controversées, incompétence technique, joueurs surstressés, entourage malsain et surtout un rythme hâché par les trêves et par les changements d'entraîneurs : tout a été raté. Et pour réussir, il faut savoir apprendre des erreurs du passé. Les leçons Est-ce que tout a changé dans l'entourage du CA ? Autrement dit, a-t-on vraiment retenu les leçons ? Si on n'a pas tous les indices en main pour répondre à ces deux questions, on peut, néanmoins, dire que Slim Riahi s'est fait une idée de ce qu'on doit faire. Le président clubiste se désengage de plus en plus du quotidien de l'équipe. Pour quelqu'un qui réussit dans les affaires, le football a été un vrai échec. Mehdi Gharbi, mandaté et investi d'un pouvoir intéressant, en tant que directeur exécutif, et l'équipe (la énième) de dirigeants autour de lui vont-ils avoir champ libre pour décider ? En tout cas, l'homme de confiance de Riahi est toujours là pour essayer d'exercer son influence. Malgré les contestations à l'encontre de Nejib Gommidh, la commission de recrutement semble prendre de la consistance. On ne ramène plus les joueurs selon leur ancien CV ou selon leurs noms, mais selon les besoins de l'équipe et selon la marge de l'apport attendu. Apparemment, plus de folies financières comme la saison dernière. Jusqu'à maintenant pas de grands noms et pas de montants faramineux. Il serait d'abord plus urgent de réduire l'effectif actuel et de trouver des solutions pour les joueurs aux contrats-pièges. Slim Riahi a donné entière confiance à Adrie Koster, entraîneur hollandais confirmé qui a aussi carte blanche pour les recrutements. Contrairement à ses prédécesseurs, Koster va pouvoir concrétiser ses idées de jeu via des joueurs qu'il a choisis lui-même. Pas si évident... Les premières séances d'entraînement d'Adrie Koster ont plu au public clubiste. L'un de ceux qui vont chaque jour au parc A nous disait : «C'est un grand Monsieur, il a fait un exercice où tous les joueurs ont dû toucher la balle une seule fois avant d'arriver au camp adverse». Dans l'imaginaire collectif du public clubiste, Koster est un Kroll qui va faire le printemps au CA. Avec quels joueurs, avec quel tempérament, avec quel entourage, et avec quels plans de jeu, peu importe. On n'acceptera pas donc une autre saison où le CA descendrait si bas. Tout ce passé lourd d'échecs et de tensions internes peut-il être effacé aussi vite que cela ? Si Koster parvient à se débarrasser des joueurs peu motivés et blasés, s'il peut compter sur une attaque digne de son nom et s'il a le minimum de paix et de transparence autour de l'équipe, il peut donner beaucoup au CA.