Ce qui paraît un échec sans appel peut devenir une réussite éclatante... Pour avoir oublié les bonnes manières, le Stade se présente sur la ligne d'un nouveau départ avec un handicap à court terme et une menace pour l'avenir. Au vu de ses limites financières, de son manque de ressources, des égarements des dernières années, on se demande s'il est vraiment capable de s'acheter une conduite d'ici la fin de la trêve et le début de la nouvelle saison. Par où commencer pour redonner au ST son rayonnement d'antan et son rang? Cela ne pourrait se faire qu'à partir de la base. L'école de la vie. Au fait, tout devrait commencer au moment où certains réflexes et de mauvaises habitudes devraient finir. Lorsqu'il y a un changement de politique sportive, c'est toujours important de rompre avec le système et les modalités qui n'ont jamais fait leur preuve et qui n'ont rien apporté au club. Il ne s'agit pas de changer pour changer. Mais pour rectifier le tir et remettre les pendules à l'heure tant qu'il est encore temps. Il est aussi important de savoir comment les joueurs ont vécu les moments difficiles que le club a connus, pourquoi ils en sont arrivés là et comment ils ont envie de changer. L'idée est de repartir sur un nouveau cycle, avec une équipe rajeunie, une masse salariale moins importante et une politique économique complètement différente. C'est pourquoi il faudrait trouver les responsables capables de faire prendre la mayonnaise, de trouver la bonne alchimie entre les différentes exigences auxquelles le club est de plus en plus affronté. Les témoignages de bonne volonté se poursuivent. Mais les comportements distants aussi. Pour autant, le ST ne devrait pas se démonter et il est appelé à continuer à chercher son salut sans relâche. Etape par étape et sans précipitation même s'il reste marqué par des excès de comportement, fruit de faiblesses terriblement humaines, des écarts qui ont défait son histoire. Toute une histoire... On ne cessera jamais de le répéter: le Stade suscite davantage d'interrogations qu'il n'apporte de garanties. Mais ce qui paraît un échec sans appel peut devenir une réussite éclatante. Quelle histoire! Il devrait entreprendre sa reconstruction, même si les plaies du passé sont encore ouvertes. L'histoire nous a offert de bien édifiants exemples d'hommes qui se sont engagés bénévolement au service de leurs clubs. Leurs possibilités et leurs limites sont en eux. Comme toujours, elles tiennent aux contingences et dans l'aptitude à les exploiter à bon escient. On doit savoir que la responsabilité sportive n'est pas un métier. Elle est d'abord don de soi. Ceux qui ont apparu au hasard des dépassements sont dans l'incapacité de faire valoir une vision et un projet sportifs à long terme. A l'origine, une politique, un modèle et une stratégie largement en déphasage avec l'évolution du football et aussi peu innovants. Cette incapacité à se projeter dans l'avenir n'a pas cessé d'entretenir un penchant naturel pour le «courtermisme». L'impatience devient de plus en plus insoutenable. Il faudrait se rendre à l'évidence et avouer que le ST est malade et que le malaise est profond. Pour cela, l'acte de remise en cause est avant tout une obligation plus qu'un choix. Il aurait ainsi besoin d'une gouvernance intelligente, d'un modèle sportif innovant et adapté aux exigences du présent, mais aussi de l'avenir. Le redressement stadiste ne dépend pas seulement des joueurs et de leur entraîneur. Il ne se limite en aucun cas aux résultats et aux performances que l'équipe seniors est censée réaliser. Beaucoup plus que les corps, ce sont les esprits qui ont souvent marqué le fiasco stadiste. Si les jambes traînent, c'est bien parce que les têtes ne sont pas sur les épaules. Fini donc les illusions de grandeur. Il y a tout un travail de fond à accomplir. Le ST ne mérite pas le traitement qu'on lui inflige, ni l'excès d'indignité dont il est victime de la part de certains de ses responsables.